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«Comme un con, j’ai suivi tout ce qu’il me disait» : le profil de Thierry Parisis, condamné au procès des viols de Mazan

Procès des viols de Mazandossier
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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Thierry Parisis, 54 ans, qui assure avoir agi sous l’emprise de l’alcool et de Dominique Pelicot.
par Stéphanie Harounyan, correspondante à Marseille
publié le 10 décembre 2024 à 4h18

Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict rendu ce jeudi 19 décembre.

Nom : Thierry Parisis

Age : 54 ans

Profession : ancien maçon

Faits : une venue, en juillet 2020

Statut : comparaît libre après dix-sept mois de détention provisoire

Peine requise : 12 ans

Verdict : 8 ans d’emprisonnement, mandat de dépôt.

Thierry Parisis est en colère. Dominique Pelicot l’a «manipulé», lui qui était à l’époque «bien défoncé» par le malheur. Le père de famille, maçon de métier, a sombré dans la dépression et l’alcoolisme après la mort accidentelle de son fils, en 2016. Séparé un temps de sa femme, il traîne sur le site Coco et entre en contact avec Dominique Pelicot, avec qui il convient d’un rendez-vous à Mazan en juillet 2020. «Il m’a dit que [Gisèle Pelicot] prenait des somnifères avant de rentrer dans la chambre. Comme moi, c’est la première fois que je fais un plan à trois, je me dis que c’est un jeu entre eux. Je n’ai pas percuté, j’ai dit pourquoi pas, rembobine-t-il devant la cour. Comme un con j’ai suivi tout ce qu’il me disait.»

C’est donc une double emprise, celle de l’alcool et celle de Dominique Pelicot, qui l’aurait poussé à faire «n’importe quoi». Jamais, insiste-t-il, il n’a eu «l’intention» de violer. Stéphane Babonneau, l’avocat de Gisèle Pelicot, tente une démonstration par l’absurde : «Est-ce que madame Pelicot doit entendre que ce soir-là, en 2020, elle n’a pas été violée ?

– Je n’y suis pas allé pour la violer.

– Ce n’est pas la question que je vous ai posée.

– C’est la réponse que je vous donne.»