Une affaire «sensible» et «sérieuse». A Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le directeur du lycée catholique de Notre-Dame d’Espérance a été suspendu vendredi 21 mars, vingt-quatre heures après l’ouverture d’une enquête menée par le rectorat de l’académie de Nantes, rapportent Ici Loire Océan et Ouest-France. Le responsable, qui demeure pour l’heure présumé innocent, est accusé d’avoir eu un «comportement inapproprié» avec des lycéennes en classe de seconde au cours d’un voyage scolaire à Paris. Auprès de Libé, le parquet de Saint-Nazaire confirme l’ouverture d’une enquête confiée au Service local de police judiciaire (SLPJ).
Les faits reprochés remonteraient à la semaine dernière. Lundi, alors que trois classes de seconde profitaient d’une excursion dans la capitale, le chef d’établissement aurait rejoint l’hôtel où les adolescentes dormaient. Ni les enseignants ni les parents n’auraient été alertés de sa présence en ville. D’après les témoignages recueillis par les médias locaux, il se serait rendu dans les chambres des jeunes filles âgées de 15-16 ans et aurait eu «des gestes et des propos déplacés, inappropriés», selon un témoin.
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Depuis sa prise de fonction en septembre, le directeur créerait par ailleurs le malaise au sein de l’internat, affirment certaines élèves. D’après elles, l’homme se serait à plusieurs reprises et de façon improvisée rendu dans leur dortoir, «y compris lorsqu’elles sont en sous-vêtements».
Cellule d’écoute psychologique
Alerté le mercredi 19 mars par des parents et des enseignants, le rectorat a lancé une enquête et saisi le parquet de Saint-Nazaire le lendemain après quelques auditions. Auprès de Libé, la procureure Florence Sroda confirme avoir reçu ce signalement sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale du rectorat de Nantes. Cet article oblige une autorité publique ayant connaissance d’une infraction de saisir le procureur. Une enquête a été ouverte «afin de recueillir les témoignages et de qualifier pénalement les faits reprochés (le signalement étant insuffisamment explicite pour qualifier d’emblée ces comportements d’agression sexuelle)», précise la procureure.
La direction diocésaine de Loire-Atlantique a finalement décidé de suspendre le chef d’établissement jusqu’à nouvel ordre le vendredi 21 mars. Auprès d’Ici Loire Océan, Frédéric Delemazure, directeur diocésain, évoque une affaire «sensible» et «suffisamment sérieuse pour qu’elle suscite l’émoi». Il précise qu’une cellule d’écoute psychologique a été mise en place ce lundi au lycée Notre-Dame d’Espérance. Pour l’heure, le directeur adjoint a repris les rênes du lycée.
En déplacement à Versailles, la ministre de l’Education Elisabeth Borne a confirmé auprès de l’AFP la suspension du directeur. «Il y a eu un signalement au procureur qui va permettre d’avoir une enquête judiciaire pour savoir ce qui s’est passé», a-t-elle déclaré à la presse. «On parle, mais je pense que la justice pourra préciser les circonstances, d’un directeur qui a pu rentrer en utilisant un pass dans les chambres de lycéenne qui étaient en voyage», a-t-elle ajouté.
Mise à jour à 11h35 : réaction d’Elisabeth Borne.