C’est un coup de tonnerre, un jugement historique tant ses conséquences sont inédites. Ce lundi 31 mars, Marine Le Pen a été jugée coupable de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement National et notamment condamnée à cinq ans d’inéligibilité à effet immédiat. «Personne n’est jugé pour avoir fait de la politique […] L’égalité devant la loi est un pilier de la démocratie. Les élus ne disposent pas d’un privilège», a martelé lors de l’énoncé du jugement la présidente du tribunal correctionnel de Paris, Bénédicte de Perthuis, comme pour anticiper les critiques d’une justice politisée.
Las. Celles-ci ont immédiatement fusé, percevant dans cette décision la main d’un «gouvernement des juges», ces juges «rouges» venus torpiller l’avenir politique d’une candidate dont ils ne partageraient pas les convictions politiques. Le fantasme est loin d’être nouveau – il y a presque trente ans, Eric Zemmour publiait un livre intitulé Le coup d’état des juges. En 2017, le temps judiciaire était déjà venu percuter le calendrier éle