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Justice

Contrôle judiciaire, mobilisation à Montreuil : ce que l’on sait de la mise en examen d’une infirmière et de son conjoint pour des violences sexuelles sur des nourrissons

Une employée du service périnatalité de l’hôpital de Montreuil a avoué aux enquêteurs avoir violenté et filmé les nouveau-nés sur instigation de son ancien conjoint. Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées samedi devant l’établissement.
L'hôpital de Montreuil, en avril 2021. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 3 août 2025 à 16h47

Une infirmière de 26 ans a été mise en examen samedi pour agressions sexuelles sur mineurs et captation et diffusion d’images à caractère pédopornographique. Suspendue par l’hôpital de Montreuil, elle met en cause un homme de 28 ans, qu’elle accuse d’avoir instigué ses agissements en exerçant une emprise sur elle.

Où en est l’enquête ?

Une femme âgée de 26 ans, infirmière à l’hôpital de Montreuil, s’est présentée mercredi soir au commissariat de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) afin de dénoncer des faits qu’elle aurait commis. Elle a également mis en cause un homme de 28 ans avec qui elle a été en relation, présenté comme l’instigateur.

Après exploitation de vidéos impliquant des nourrissons, le parquet de Bobigny a indiqué samedi que l’infirmière et son ancien conjoint ont été mis en examen. Elle, pour agressions sexuelles sur mineurs et captation et diffusion d’images à caractère pédopornographiques. Lui, pour complicité d’agressions sexuelles.

Les faits ont été commis en décembre 2024 et janvier 2025. Les deux mis en cause ont été placés sous contrôle judiciaire, contre l’avis du parquet qui avait requis leur placement en détention provisoire. Deux victimes ont pour l’heure été identifiées dans l’exploitation des vidéos.

Quel est le contexte ?

L’affaire fait suite à la diffusion de plusieurs vidéos sur la plateforme TikTok alertant sur «un scandale dans un hôpital du 93». Sur l’une de ces publications, un homme face caméra assurait ainsi que «deux personnes qui travaillent avec les nourrissons […] s’amusent à maltraiter des enfants noirs», avant de glisser que c’est «à caractère sexuel».

«Il est temps maintenant qu’on se déplace pour faire la justice de la rue», lançait-il, dans cette vidéo vue samedi midi plus de 1,4 million de fois. Or, selon le parquet, «il n’y a aucun caractère racial dans le passage à l’acte, l’un des enfants est blanc, l’autre noir». Samedi, en fin de journée, selon des images diffusées par l’agence CLPresse, plusieurs dizaines de personnes se sont déplacées jusqu’à l’hôpital de Montreuil pour «demander des explications» à la direction après un rassemblement devant l’établissement.

Quelles sont les réactions ?

Dans un communiqué de presse diffusé vendredi, la direction du groupement hospitalier de territoire Grand Paris Nord-Est a indiqué que «cette infirmière exerçait exclusivement dans le service de réanimation néonatale de l’hôpital de Montreuil», qui prend en chargé les bébés nés prématurément, et ne travaillait pas à la maternité. «Les agissements de cette infirmière, s’ils sont confirmés par l’enquête de police en cours, sont une grave dérive personnelle que l’hôpital condamne fermement. Ils ne sont en aucun cas une pratique collective de service», ajoute la direction du GHT GPNE.

La rumeur avait très rapidement semé l’émoi mercredi et jeudi, «des mamans inquiètes appelant l’établissement alors qu’elles y avaient parfois accouché il y a un an», avait déploré auprès de l’AFP la direction du groupement hospitalier. L’infirmière mise en cause «a été suspendue à titre conservatoire en attendant les conclusions de l’enquête de police», d’après le GHT GPNE.