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Justice

Coran volé et brûlé devant une mosquée à Villeurbanne : le suspect sera jugé le 30 juillet

Suivi depuis plusieurs années pour des «troubles psychiatriques», l’homme de 27 ans s’était introduit dans le lieu de culte dans la nuit de dimanche à lundi.
La mosquée Errahma à Villeurbanne (métropole de Lyon), le 3 juin, quelque jours après l'incendie d'un Coran déclenché par un homme interpellé. (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 4 juin 2025 à 11h59
(mis à jour le 5 juin 2025 à 14h46)

L’homme accusé d’avoir brûlé un Coran dans une mosquée près de Lyon sera jugé le 30 juillet pour dégradation commise «en raison de la religion», a indiqué ce jeudi 5 juin le parquet de Lyon à l’AFP. Cet homme de 27 ans, «suivi depuis plusieurs années pour des troubles psychiatriques», a reconnu les faits lors de sa garde à vue, a-t-il précisé. Une expertise psychiatrique a été ordonnée dans l’attente de son jugement, selon le parquet qui a demandé son placement en détention provisoire jusqu’au procès.

Lundi, vers 3h45, peu avant la première prière du matin, l’homme avait pris un Coran destiné aux fidèles de la mosquée Errahma, à Villeurbanne, et l’avait incendié à l’extérieur de l’édifice. Un témoin avait éteint les flammes mais avait attendu le lendemain pour signaler les faits aux responsables des lieux. Ces derniers avaient alors porté plainte et transmis des images de vidéosurveillance aux enquêteurs qui ont arrêté le soir même le suspect.

Recrudescence des actes islamophobes en 2025

Il s’agit d’un «acte islamophobe d’une extrême gravité […] dans un contexte déjà marqué par les violences à l’encontre de notre communauté», avaient dénoncé les responsables de la mosquée Errahma sur son site internet. Les députés LFI du Rhône Idir Boumertit et Gabriel Amard, comme le maire socialiste de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, ont également condamné «un acte islamophobe». «Nous assurons nos concitoyens musulmans dans le Rhône de toute l’attention de l’Etat et de son soutien face aux actes haineux dont ils sont la cible», a déclaré dans un communiqué la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, en assurant être en contact «avec les représentants de la communauté pour prendre les mesures de sécurité nécessaires».

Les trois premiers mois de 2025 ont été marqués par une recrudescence des actes antimusulmans, en hausse de 72 % par rapport à la même période en 2024, avec 79 cas recensés, selon un décompte du ministère de l’Intérieur. Un jeune Malien, Aboubakar Cissé, a été tué de 57 coups de couteau le 25 avril dans la mosquée Khadidja de la Grande-Combe, dans le Gard, et un Tunisien, Hichem Miraoui, a été tué par balles samedi à Puget-sur-Argens, dans le Var. Un crime «prémédité», «clairement raciste» et «probablement antimusulman», selon le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Le Parquet national antiterroriste s’est d’ailleurs saisi de l’enquête, menant pour la première fois des investigations sur un homicide raciste lié à l’ultradroite.

Mise à jour le 5 juin avec la date du procès