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A la barre

Corruption au Gabon : Pascaline Bongo, «son titre ronflant» et les «affaires du Président» jugés à Paris

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La fille du potentat gabonais Omar Bongo comparaît à Paris pour avoir perçu des fonds d’une entreprise française de construction. Il s’agit du premier procès visant un des membres du clan, symbole des scandales de la Françafrique.
Pascaline Bongo, à Beverly Hills (Californie), en décembre 2008. (Frederick M. Brown/Getty Images. AFP)
publié le 1er février 2024 à 12h05

Elle est finalement présente à son propre procès devant la justice française. Pascaline Bongo, 67 ans, est jugée depuis lundi après une enquête du Parquet national financier (PNF), que Libération avait révélée, pour «corruption d’agent public étranger», visant la société française Egis, soucieuse d’obtenir la construction de routes au Gabon entre 2009 et 2010. L’entreprise lui aurait alors fait miroiter le versement de huit millions d’euros «pour qu’elle facilite l’attribution de plusieurs marchés publics». Si aucune trace du versement effectif des fonds n’a pu être établie, l’accusation dénonce toutefois un projet de «partenariat fictif» en vue de les justifier, sous couvert d’honoraires de consulting. Il s’agirait donc d’une simple tentative de corruption, Egis n’ayant obtenu aucun marché routier au Gabon, où tout tourne autour du statut de Pascaline Bongo : était-elle oui ou non un agent public ?

Bref retour en arrière. Pascaline, fille aînée d’Omar Bongo, fut pendant un quart de siècle (1986-2009) la plus proche collaboratrice de son père, dont le régime autocratique et corrompu a mis le Gabon sous cloche de 1967 jusqu’à sa mort en 2009. Pascaline multiplia ainsi les intitulés : conseillère du président, ministre des Affaires étrangè