C’est la commune la plus pauvre du Val-de-Marne, à l’est de Paris. Et dont la vie locale est des plus chahutées : coups tordus, revirements d’alliances, utilisation abusive de la police municipale… Aux élections de 2020, Philippe Gaudin, étiqueté divers droite, ravissait enfin la mairie de la ville de 35 000 habitants aux communistes, après trois tentatives infructueuses, bénéficiant d’une non-candidature du RN. Une victoire basée sur une majorité très plurielle, incluant LR, Debout la France et même un ancien cégétiste. Et qui a rapidement explosé en vol. «C’était une liste faite pour gagner l’élection, pas pour diriger la commune», résume l’un de ses colistiers.
A l’origine des embrouilles, il n’est pas question du maire lui-même, 73 ans, mais de son bras droit, qui fait office de directeur de cabinet, avec le titre fourre-tout de «chargé du développement du territoire» : Jean-Christophe Canter, 63 ans. L’homme fut un temps maire de Senlis, dans l’Oise, entre 2008 et 2011, avant d’être définitivement condamné à ce titre en 2018 par la cour d’appel d’Amiens à un an de prison (contre deux ans en première instance) avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour favoritisme, dans une histoire de marchés publics frelatés. Pas échaudé, Canter tente, depuis, de revenir en politique par la petite porte.
Très vite après son retour aux manettes dans la roue du nouveau maire, Canter veut avoir la haute main sur la police municipale. Mais un obstacle se dresse sur sa