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Justice

Courbevoie : trois mineurs bientôt jugés pour le viol antisémite d’une jeune fille de 12 ans

Dans cette affaire au fort retentissement national survenue en juin 2024, le parquet de Nanterre a indiqué ce vendredi 6 juin que trois mineurs, âgés de 12 à 13 ans, seront jugés la semaine prochaine à huis clos.
L'extérieur de la synagogue de Courbevoie, le 19 juin 2024. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 6 juin 2025 à 9h51

Les trois mineurs de 12 à 13 ans poursuivis pour le viol d’une jeune fille juive de leur âge en juin 2024 à Courbevoie seront jugés le 11 juin, a annoncé le parquet à l’AFP ce vendredi 6 juin. Le procès durera trois jours et «aura lieu à huis clos, s’agissant d’un tribunal pour enfants», a précisé parquet de Nanterre.

L’affaire avait débuté en juin 2024. Selon une source policière, la mineure, âgée de 12 ans, avait alors expliqué lors de son dépôt de sa plainte avoir été abordée l’après-midi même par trois adolescents et entraînée dans un local désaffecté alors qu’elle se trouvait dans un square proche de son domicile avec un ami, près d’une tour du quartier d’affaires de La Défense. Elle affirmait alors connaître personnellement l’un d’entre eux, qui s’avérait être son ancien petit ami. Les trois garçons l’auraient ensuite frappée et lui auraient «imposé des pénétrations anales et vaginales, une fellation, tout en lui proférant des menaces de mort et des propos antisémites».

Au cours de ses premières déclarations aux enquêteurs, la jeune fille avait affirmé avoir été traitée de «sale juive». L’un des adolescents mis en cause lui aurait «posé des questions concernant sa religion juive», lui demandant pourquoi elle n’en parlait pas et lui posant des questions sur Israël, détaillait à l’époque une source policière. La victime lui aurait alors répondu vouloir «se protéger» d’une éventuelle agression. Après les propos antisémites, deux des adolescents présents auraient violé la jeune adolescente successivement. Selon d’autres précisions apportées lors de sa déposition par la jeune fille, l’un des agresseurs avait filmé la scène.

Des réactions politiques de tous bords

Deux des trois mineurs, âgés de 13 ans, avaient été mis en examen le 18 juin 2024 des chefs de viol aggravé, et également incarcérés dans des centres éducatifs fermés pour «agression sexuelle en réunion, tentative d’extorsion, violences commises en réunion, sur mineur de 15 ans et à raison de la religion, atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l’image d’une personne présentant un caractère sexuel, menace de mort réitérée, injure à raison de la religion». Le troisième mineur, 12 ans, avait été placé sous le statut de témoin assisté concernant les faits de viol, et mis en examen pour le reste des infractions.

La révélation de cette affaire avait entraîné nombre de réactions politiques, en pleine campagne électorale pour les législatives. Le leader de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon – régulièrement accusé par des opposants politiques de propos ambigus sur l’antisémitisme – s’était par exemple exprimé sur X en écrivant être «horrifié par ce viol à Courbevoie et tout ce qu’il met en lumière concernant le conditionnement des comportements masculins criminels dès le jeune âge, et du racisme antisémite. Solidarité et pensées émues pour la victime et ses proches». François Ruffin s’était lui aussi indigné sur le réseau social d’un «horrible viol antisémite sur une enfant». Le président Emmanuel Macron était de son côté monté au créneau en prononçant des «paroles solennelles et graves sur le fléau de l’antisémitisme» au cours du conseil des ministres, indiquait alors son entourage.