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Libération
Dégradations

Croix gammées, corans souillés : en Moselle, un ancien lieu de culte musulman vandalisé

Le maire de la commune de L’Hôpital a condamné mercredi 28 mai «avec la plus grande fermeté» les dégradations commises dans un ancien lieu de culte musulman de la commune. La piste islamophobe n’est pas privilégiée par les enquêteurs.
Sur les murs de la propriété, plusieurs tags ont été peints, dont des croix gammées. - (Facebook/Tristan Atmania)
publié le 29 mai 2025 à 10h33

Le lieu de culte musulman informel était fermé depuis quelques années. Il a été découvert saccagé dimanche soir : corans souillés d’urine, tapis de prière arrachés, tags en nombre dont des croix gammées… Le maire de la commune de L’Hôpital, en Moselle, a condamné mercredi 28 mai «avec la plus grande fermeté» les dégradations commises dans cette maison individuelle. «Le site a été découvert dans un état de saccage total : mobilier détruit, murs couverts d’insultes et de croix gammées, livres sacrés souillés et la présence inquiétante d’éléments inflammables», décrit Emmanuel Schuler, le maire (DVD) de cette commune de 5 700 habitants.

Le bâtiment appartient à l’association mosellane pour l’intégration des peuples méditerranéens (Amipm). Auprès du Républicain Lorrain, son président, Ouzagou Sdik, se dit «sidéré face à autant de méchanceté. Rien que d’en parler, je pourrais en pleurer.» Fermé en 2021 par une commission de sécurité, le lieu servait toujours de siège à l’association, qui comptait le mettre aux normes pour pouvoir le rouvrir. «Cela faisait trois semaines que nous n’y avions pas mis les pieds, raconte Ouzagou Sdik. On avait prévu de s’y retrouver dimanche soir afin de faire un point sur les travaux à mener au sein du local justement. C’est là qu’on a découvert… le pire.»

L’Amipm a porté plainte mercredi pour dégradations. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a dénoncé dans un communiqué un «acte haineux et islamophobe» et a demandé aux pouvoirs publics de «renforcer les dispositifs de protection autour de ces lieux».

«Le lieu était connu pour être un lieu de squat»

La piste islamophobe n’est pourtant pas privilégiée par les services de police en charge de l’enquête. «Le lieu était connu pour être un lieu de squat […] Extérieurement, cette maison n’a aucun signe d’appartenance religieuse», souligne le chef du commissariat de Saint-Avold, Olivier Leick, qui a également constaté que des radiateurs avaient été volés et des pneus déposés. «Il n’y a aucune inscription à connotation, religieuse, ciblant la communauté musulmane ou marocaine» , a-t-il ajouté.

«Pour moi, il s’agit de jeunes du village qui squattent les lieux et qui, par connerie, ont fait des dessins comme on peut en retrouver dans beaucoup d’endroits où il y a des squats», assure Olivier Leick. De son côté, le maire a indiqué que deux suspects avaient été identifiés, notamment grâce au travail de la police municipale et nationale et au système de vidéosurveillance de la ville.