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Protection

«Cryptorapts» : les chefs d’entreprise peuvent désormais cacher leur adresse, pour diminuer les risques d’agression

Un nouveau décret publié ce dimanche 24 août s’applique au Registre national des entreprises (RNE), à la suite de la série d’enlèvements et de tentatives de rapt ayant visé le secteur de la cryptomonnaie en France ces derniers mois.
Photo d'illustration. (porcorex/Getty Images)
publié le 24 août 2025 à 14h36

Une réponse aux inquiétudes de la filière des cryptomonnaies dont plusieurs acteurs ont été victimes d’enlèvements ou de tentatives parfois spectaculaires ces derniers mois. Les dirigeants d’entreprises pourront demander à ce que leur adresse personnelle reste confidentielle, selon un décret paru ce dimanche 24 août,

En vertu de ce décret paru au Journal officiel, les dirigeants d’entreprises inscrites au Registre national des entreprises (RNE) peuvent demander à tout moment l’occultation de leurs adresses personnelles et de celles de leurs associés. Une mesure qui devrait permettre de les rendre moins repérables pour les criminels, et donc de «mieux protéger leur vie privée et garantir ainsi leur sécurité», s’est félicitée sur X le ministre de la Justice Gérald Darmanin.

Le gouvernement avait annoncé mi-mai la création d’un groupe de travail avec les acteurs de la filière des cryptomonnaies en vue d’un plan d’action pour renforcer la sécurité de ce secteur après une série d’enlèvements et de tentatives de rapts.

Cette série noire avait commencé en janvier avec le rapt du cofondateur de Ledger, David Balland et de sa compagne. Ce dernier avait finalement été libéré et sa compagne retrouvée ligotée dans un véhicule. Le 13 mai, dans le XIe arrondissement de Paris, la spectaculaire tentative d’enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société de cryptomonnaie Paymium, immortalisée par une vidéo devenue virale, avait eu un fort retentissement médiatique.

«Rehausser structurellement le niveau de sécurité»

Pour répondre aux inquiétudes, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait réuni mi-mai les acteurs de cryptoactifs, le préfet de police de Paris, les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie et l’Association pour le développement des actifs numériques. Avec un objectif affiché de «prévenir, dissuader et protéger la filière».

A l’issue de cette réunion, le locataire de Beauvau avait affirmé qu’il avait été convenu «de premières mesures de prévention et de protection immédiates, ainsi qu’un programme de travail afin de rehausser structurellement le niveau de sécurité des professionnels du secteur crypto».