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Libération
Interception

Cybercriminalité : un hackeur ukrainien membre du groupe «Lockbit» arrêté en juillet

Son interpellation a été révélée ce mardi 5 août par France Info. Selon les enquêteurs, l’homme d’une trentaine d’années a participé à plusieurs cyberattaques en France.
Un téléphone portable avec le site web Lockbit (illustration). (Rob Engelaar/Hollandse Hoogte.AFP)
publié le 5 août 2025 à 9h41

Un hackeur membre du groupe «Lockbit», spécialisé dans les demandes de rançongiciels, a été arrêté courant juillet en Ukraine par les gendarmes de l’Unité nationale cyber (UNC), a révélé ce mardi 5 août la radio France Info. Ce trentenaire de nationalité ukrainienne a, selon les enquêteurs, participé à une dizaine de cyberattaques, dont plusieurs en France. Son matériel informatique est notamment exploité par les enquêteurs.

«Nous savons précisément ce qu’il a fait, quel était son rôle dans le système, lui était plus un affilié», explique à nos confrères le général Hervé Pétry, commandant de l’Unité Nationale Cyber. «Cela lui assurait un revenu confortable, mais il faudra évaluer précisément combien il a réussi à gagner avec ce type d’activité», souligne-t-il encore.

L’attaque de l’hôpital de Corbeil-Essonnes

Ce groupe de cybercriminel avait déjà été affaibli en février 2024 lors d’une précédente opération baptisée «Chronos» : un vaste coup de filet mondial, mené par des agences de sécurité britanniques et américaines. Europol indiquait alors que 34 serveurs en Europe, en Australie, aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne avaient été mis hors service et que 200 comptes de cryptomonnaies liés à l’organisation avaient été gelés. Des membres de l’organisation avaient également été arrêtés, notamment par la police ukrainienne.

En France, l’une des attaques les plus médiatiques de Lockbit a ciblé en 2022 l’hôpital de Corbeil-Essonnes, en région parisienne. Le système informatique de l’établissement de santé avait été rendu inaccessible pendant plus de deux mois. Les pirates exigeaient alors 10 millions de dollars (9,7 millions d’euros). En l’absence de paiements, noms de patients, dates de naissances, demandes d’autopsie ou comptes rendus de coloscopies et autres accouchements ont fini par être publiés en ligne.

Le fondateur de Lockbit, Dimitri Khorochev, est lui toujours en liberté. Il serait basé en Russie et sa tête mise à prix pour 10 millions de dollars par le département d’Etat américain.