«J’ai confiance en la justice» : plusieurs prévenus jugés jusqu’à mardi à Paris pour avoir cyberharcelé Brigitte Macron, cible d’une infox la présentant comme une femme transgenre, ont fait valoir une dernière fois mardi soir leur droit à la «liberté d’expression» et à la «satire». Des peines de prison de trois à 12 mois avec sursis et des amendes allant jusqu’à 8 000 euros ont été requises mardi par le ministère public devant le tribunal correctionnel contre les 10 cyberharceleurs présumés de la femme du président.
A la barre
Les réquisitions les plus lourdes ont été prononcées à l’encontre de trois prévenus : la médium Amandine Roy, le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, désignés comme des «instigateurs» de l’infox, selon le procureur Hervé Tétier. Les sept autres ont été qualifiés par le magistrat de «suiveurs» qui se sont «laissés aller» depuis «leur canapé.»
«Une petite médium du fin fond de l’Anjou est dans le viseur» de Brigitte Macron, s’est étonnée l’avocate d’Amandine Roy, parlant d’«acharnement judiciaire» contre sa cliente. La médium, contre laquelle une peine de six mois de prison avec sursis assortie de 4 000 euros d’amende a été requise, avait été relaxée le 10 juillet dans un procès pour diffamation l’opposant à Brigitte Macron et son frère. Principale prévenue dans l’affaire, elle est l’autrice d’une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que Brigitte Macron n’aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre.
C’est le «procès de la liberté d’expression», a plaidé de son côté Luc Brossollet, l’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan contre lequel 12 mois de prison avec sursis et 8 000 euros d’amende ont été requis.
A la barre
Cette riposte judiciaire en France, doublée d’une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de messages haineux mettant en doute le genre de la femme du chef de l’État, des messages largement relayés par les réseaux complotistes et d’extrême droite.
Le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, une Américaine auteure d’une série de vidéos vue plusieurs millions de fois, intitulée Becoming Brigitte (Devenir Brigitte). Plusieurs personnes jugées à Paris ont relayé les publications virales de l’Américaine, se réjouissant de voir «l’affaire Brigitte» s’internationaliser. La décision sera rendue le 5 janvier 2026.