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Libération
Violences contre les animaux

Dans la Somme, une plainte déposée après le «massacre» d’une soixantaine de canards

La mairie de Péronne dans la Somme a déposé plainte jeudi 21 août après la découverte de 50 à 60 cadavres de canards dans un champ à la sortie de la commune.
Un canard mort sur le bord d'une route (Getty Images)
publié le 22 août 2025 à 20h20

Un charnier de canards en Picardie. Au milieu d’une parcelle, non loin d’habitations de la ville de Péronne, dans la Somme, plusieurs dizaines de palmipèdes sauvages ont été mutilés et abandonnés.

C’est un riverain qui a fait la macabre découverte jeudi 21 août, dans l’après-midi. Alors qu’il se promenait rue des Champs, il a découvert les cadavres de dizaines de canards disséminés dans un champ. L’habitant prévient alors la mairie qui se rend sur place. Les sarcelles et autres canards sauvages ont été méthodiquement découpés. «Un massacre», reconnait auprès de France 3 Hauts-de-France Marie-Ange Lecocq, première adjointe au maire, qui a annoncé avoir déposé plainte au nom de la mairie, «parce que je veux qu’une enquête soit ouverte».

«On a été prévenus hier jeudi vers 18 heures Il y avait entre 50 et 60 cadavres. D’après ce que m’a dit l’OFB [l’Office français de la biodiversité, ndlr], au regard des blessures que les agents ont constatées, ce sont des canards morts du fait de la chasse», souligne encore la première adjointe.

«Il ne fait aucun doute qu’ils ont été tués hier, dès l’ouverture de la chasse»

En effet, les animaux n’ont pas été plumés mais estropié au niveau de la poitrine. «On leur a prélevé les flancs, c’est-à-dire les magrets. C’est carrément un massacre : on les a tués, prélevés et jetés dans une zone pavillonnaire», détaille l’élue qui précise que les auteurs des faits ont «pénétré sur la parcelle en voiture».

Selon les premières observations, la boucherie a eu lieu quelques heures avant l’alerte du promeneur, les canards tués n’étant pas en état de décomposition.

Cette mise au jour est intervenue alors que la chasse au gibier d’eau s’est ouverte jeudi dans la région de Péronne. Selon l’OFB cité par Marie-Ange Lecocq, «il ne fait aucun doute qu’ils ont été tués hier, dès l’ouverture de la chasse […] Il est évident qu’ils ont été chassés ailleurs, puis ramenés à Péronne pour y être jetés».

Du côté des chasseurs, c’est la sidération. Informée par l’adjointe au maire de Péronne, la Fédération départementale des chasseurs de la Somme n’a pas tardé à réagir. «On est médusés, écœurés de voir ce genre de situation. Je n’ai pas de mots assez sévères pour qualifier ça», dénonce dans un premier temps Hubert Séré, porte parole de la Fédération départementale. Puis, c’est la méthode qui irrite passablement le porte-parole des chasseurs, qui blâme «un gâchis incroyable». «En une journée, ces gens-là ont tiré ce que la plupart des chasseurs ne font pas en un an, s’indigne-t-il. Aucun chasseur qui se respecte ne fait ça. On réprouve complètement. Si on peut, on poursuivra.»