Du vandalisme contre des résistants déportés. La «destruction volontaire» d’une stèle en hommage à des déportés, notamment issus de la Résistance, à Montigny-Lengrain à l’est de Soissons dans l’Aisne a été constatée dimanche par une patrouille de gendarmes. La préfecture du département, en publiant l’information, a condamné dans un communiqué ces «actes odieux».
🔴Les gendarmes de Vic-sur-Aisne ont constaté dans la soirée du 19 octobre la destruction volontaire du mémorial des déportés de la commune de Montigny-Lengrain.
— Préfète de l'Aisne (@Prefet02) October 20, 2025
Une enquête a été ouverte immédiatement afin d’identifier le ou les auteurs de ces dégradations inqualifiables. pic.twitter.com/CLAhU6Etzy
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Une photo transmise par la préfecture montre le muret blanc de cette stèle complètement détruit quasiment jusqu’à sa base. Une plaque commémorative, vissée dessus, a disparu, a précisé un porte-parole du groupement de gendarmerie de l’Aisne. Une enquête de gendarmerie a été ouverte sous l’autorité du parquet de Soissons.
Un monument en hommage aux déportés d’un «train de la mort»
Le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a lui dénoncé sur X «une atteinte grave à notre mémoire et histoire collectives». Le locataire de la place Beauvau a également promis que «nous retrouverons les auteurs de ces faits inacceptables». Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand a lui parlé d’une «insulte à la mémoire de ces déportés. Et l’élu LR de lancer également : «Cet acte abject appellera des sanctions exemplaires».
La préfète de l’Aisne, Fanny Anor a aussi condamné «avec la plus grande fermeté ces actes odieux qui bafouent la mémoire des déportés et salissent nos valeurs républicaines», selon le communiqué de la préfecture.
Le petit monument avait été inauguré à l’été 2024 en hommage aux déportés du convoi 7909, un «train de la mort» des nazis parti de Compiègne (Oise) en juillet 1944 à destination du camp de concentration de Dachau (sud de l’Allemagne) et passé par l’Aisne. Ce train transportait plus de 2 000 prisonniers, notamment des résistants ainsi que des personnes arrêtées par les nazis lors de rafles de représailles. Plusieurs centaines ont péri lors du trajet, à cause de la chaleur, de la soif et d’une promiscuité extrême dans ces wagons à bestiaux.
Mise à jour à 18 heures avec la précision apportée par l’AFP qu’il s’agissait d’un monument à la mémoire de résistants, et non pas à celle de déportés juifs victimes de la Shoah