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Surveillance

Dans le Morbihan, ton voisin is watching you

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A Locmiquélic, comme dans 6 000 autres villes françaises, un «protocole de participation citoyenne» sollicite des volontaires pour signaler aux forces de l’ordre toute «situation anormale». Un dispositif fascisant pour les uns, civique pour les autres.
A Locmiquélic, le 27 décembre 2023. Près de 70 communes du Morbihan ont déjà signé le «protocole de participation citoyenne». (Theophile Trossat/Libération)
par Ismaël Halissat et photos Théophile Trossat
publié le 26 février 2024 à 7h25

Deux petits ports situés à chaque bout du bourg, un marais qui abrite des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs, des commerces de proximité, un Ehpad, et, depuis quelques semaines, dix habitants nommés «référents» de la gendarmerie. Locmiquélic, situé dans la rade de Lorient, au niveau de l’embouchure des fleuves côtiers du Blavet, du Scorff et du Ter, a tout d’une commune paisible pour les 4200 personnes qui y vivent. Ces référents doivent être les yeux et les oreilles de la gendarmerie dans le village. Marc Chaty, 65 ans, est le premier d’entre eux. Il est lui-même ancien officier de gendarmerie. «C’est une commune agréable mais il existe de la délinquance, des cambriolages, des incivilités, des dégradations ou des tags», assure celui qui s’est marié avec une fille du coin dans les années 80 et habite la commune depuis bientôt sept ans. A l’occasion d’une réunion publique avec quelques dizaines d’habitants, organisée par les autorités sur les cambriolages, l’ex-gendarme, également élu au conseil municipal, évoque l’idée d’adhérer au dispositif. Un an plus tard, fin novembre 2023, Locmiquélic signe donc un «protocole de participation citoyenne». Une photo et un article parus dans le quotidien régional Ouest-France immortalisent l’instant. Le maire, Eric Paturel, le sous-préfet et un officie