Menu
Libération
Interview

«Dans les commissariats, il peut exister des décalages entre la réponse policière et les attentes des victimes de violences conjugales»

Article réservé aux abonnés
Violences conjugalesdossier
Dans une étude publiée par le Défenseur des droits, des sociologues notent que l’accueil au sein de la police et de la gendarmerie s’est professionnalisé mais qu’il existe toujours des formes de non-recours.
Au sein des écoles de police, la part du temps dévolu aux «relations police-population» est d’environ 10 % dans la formation. (Roland Macri/Hans Lucas. AFP)
par Louis Breton
publié le 10 mars 2025 à 13h00

Démarche rare, des sociologues se sont penchés sur les conditions d’accueil dans les commissariats et les brigades de gendarmerie. Un rapport du Défenseur des droits paru mardi 4 mars montre que l’accueil des victimes s’est professionnalisé, mais que des «défaillances persistent». Il est le fruit de deux ans d’enquête et plus de 150 entretiens avec des personnes ayant sollicité les forces de l’ordre, coordonnée par Marion Guenot et Jérémie Gauthier. Ce dernier, maître de conférences à l’université de Strasbourg, en dresse les principales conclusions.

Qu’avez-vous pu tirer de vos observations et entretiens ?

On remarque une évolution notable depuis les années 2000 dans certains commissariats. Il y a une professionnalisation de l’accueil, qui se traduit de différentes manières, par exemple par la présence de professionnels non policiers (assistantes sociales, psychologues) ou par l’amélioration des locaux.

Mais nous avons aussi remarqué que l’accès au service public policier se dégrade lorsque les personnes font partie de groupes sociaux précarisés et marginalisés : dans l’étude, nous avons pointé le