Silence de plomb devant le lycée professionnel Louis-Armand de Yerres (Essonne), ce mardi 25 mars matin. L’ambiance tranche avec celle de la veille. «On entendait des tirs de mortier» lance une lycéenne de l’établissement. «C’est là», explique une autre élève en désignant le sol, aux abords du parc adjacent et de la cité des Tournelles, que Sékou, 17 ans – qui n’était pas scolarisé dans ce lycée – a été poignardé mortellement dans une rixe entre quartiers.
Alexia (1), en seconde, sortait de cours la veille vers 16 h 30. Elle raconte la scène : «Tout le monde hurlait. L’administration nous a forcés à rentrer en urgence. Une fille s’est évanouie. D’autres faisaient des crises de panique.» L’histoire repasse en boucle ce matin dans les têtes et les bouches des élèves qui attendent de rentrer en cours sous les yeux attentifs d’agents de sécurité, du proviseur et de policiers. «Tu le connaissais ?», «tu as vu des vidéos ?», lâchent des groupes de jeunes ici et là. Victoria, elle, a tout vu. «Il était par terre… D’autres essayaient de retenir le sang qui se vidait de lui.» Sa voix se brise. Ses yeux sont cernés. L’ado de 17 ans n’a qu’une envie, «c’est de rester chez (elle) et de ne