De nouvelles attaques et une nouvelle saisine. Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé se saisir après une nouvelle attaque visant le système pénitentiaire, dans la nuit de dimanche à lundi, à Villefontaine (Isère). «Plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires» et «des graffitis «DDPF» [droits des prisonniers français, ndlr] ont été découverts sur place», a indiqué le Pnat, qui «s’est saisi de ces faits».
Les faits se sont déroulés à Villefontaine, une commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier. La porte d’une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription «DDPF» a été retrouvée taguée sur le domicile. «Par erreur, les agresseurs ont en réalité ciblé le domicile d’un voisin, croyant viser notre collègue», a affirmé sur les réseaux sociaux le syndicat FO Justice, qui avait dénoncé la veille une attaque visant le centre pénitentiaire de Lyon Privas. Une deuxième habitation a été ciblée, sans inscription découverte.
Témoignages
Une enquête a été ouverte pour «participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de crime contre les personnes» ainsi que «tentative d’assassinat sur personne dépositaire de l’autorité publique» et «dégradation ou détérioration en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes», en relation avec une entreprise terroriste. Elle a été confiée à la police judiciaire et la Direction générale de la sécurité intérieure.
Aucune piste privilégiée
«Il n’y a pas eu de blessés mais ces faits constituent des intimidations contre la République au moment où nous remettons de l’autorité et de l’ordre dans nos prisons», a réagi sur X Gérald Darmanin. Le garde des Sceaux a par ailleurs assuré «pouvoir compter sur la fermeté du ministère de l’Intérieur pour interpeller rapidement les auteurs et mettre fin à ces désordres». Le Pnat précise dans son communiqué être «en lien avec les parquets territoriaux» concernant d’«autres destructions par incendie intervenues dans la nuit».
Tirs à l’arme lourde, incendies de véhicules de surveillants pénitentiaire… Le Pnat s’est saisi de plusieurs faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France. Le DDPF, pour «Défense des droits des prisonniers français», qui a revendiqué certaines de ces attaques, se matérialise sous la forme d’un groupe conversant sur la messagerie cryptée Telegram, où sont publiées vidéos et menaces à l’endroit de l’univers pénitentiaire, établissements comme personnels. Dans le canal privilégié d’expression du groupe, il se présente comme un «mouvement dédié à dénoncer les atteintes à nos droits fondamentaux auxquelles le ministre Gérald Darmanin compte porter atteinte». Ingérence étrangère, narcotrafiquants, mouvance «d’ultragauche»… les hypothèses, formulées par la presse ou les pouvoirs publics, se multiplient, sans que le Pnat ait pu confirmer l’une ou l’autre.