Menu
Libération
Récit

De la tuerie du «147», il y a dix ans, à l’attentat de la rue d’Enghien : la double peine des Kurdes de France

Article réservé aux abonnés
Dix ans après le triple assassinat de militantes du PKK et dans le sillage de l’attentat du 23 décembre, les Kurdes de France organisent une grande marche, ce samedi à Paris, pour réclamer «la vérité et la justice» sur ce qu’ils considèrent comme un crime politique.
Arrivée des cercueils des victimes de la tuerie de la rue d’Enghien, mardi à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise). (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 6 janvier 2023 à 19h39

«Pour la vérité et la justice» : c’est derrière cette bannière que le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) appelle à manifester ce samedi, à Paris. Cet hommage aux trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie) assassinées il y a dix ans, le 9 janvier 2013, était prévu de longue date. Mais la tuerie survenue le 23 décembre rue d’Enghien, devant le siège du CDK-F, ajoute aux griefs des Kurdes, qui craignent de voir la vérité sacrifiée à la raison d’Etat.

On prête à l’ancienne Première ministre israélienne Golda Meir cette phrase, qu’elle aurait adressée au diplomate Henry Kissinger en 1973 : «Même les paranoïaques ont des ennemis.» Elle s’applique parfaitement à la situation des Kurdes de France, confrontés à dix ans d’intervalle à deux attaques similaires, sans qu’elles ne semblent, à ce stade de l’enquête, répondre aux mêmes motivations : politique pour la première, raciste pour la seconde. Mais pour la principale organisation représentative de la diaspora kurde en France, «il ne fait aucun doute que la Turquie et ses services de renseignements sont impliqués dans cet attentat ter