La visite inopinée d’une parlementaire dans un lieu de privation de liberté provoque toujours son petit effet. La loi prévoit qu’un élu de la représentation nationale peut débarquer, sans prévenir, dans une prison et accéder à tous les espaces sans la moindre restriction. C’est précisément l’exercice auquel s’est livrée lundi Corinne Narassiguin, sénatrice PS de Seine-Saint-Denis, accompagnée de la cheffe de l’ordre des avocats Stéphanie Chabauty et de quelques médias dont Libération, à la maison d’arrêt de Villepinte (Seine-Saint-Denis). L’occasion de constater le fonctionnement singulièrement compliqué d’un tel établissement lorsqu’il compte 582 places et accueille plus de 1 000 détenus, soit un taux d’occupation de 190% – bien au-dessus de la moyenne nationale, à près de 150% dans les maisons d’arrêt. La France bat depuis six mois des records historiques de surpopulation carcérale. Au 1er mars, 76 766 personnes étaient incarcérées pour 61 629 places, soit un taux d’occupation globale de 124,6% dans les prisons.
A première vue, le directeur d’un établissement pénitentiaire et son adjoint sont rarement enthousiastes devant ce type d’inspection qui ne porte pas son nom. «Cet après-midi, mes rendez-vous tombent à l’eau», annoncent en chœur les deux cadres ava