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Démantèlement d’un réseau pédocriminel : un «évêque» alsacien dans le coma après s’être défenestré

Cet homme faisait partie des 55 personnes interpellées le jeudi 22 mai après le démantèlement d’un réseau de pédocriminalité.
L'homme a été pris en charge par les pompiers puis hospitalisé. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas. AFP)
publié le 23 mai 2025 à 13h39
(mis à jour le 23 mai 2025 à 17h13)

Un des 55 hommes interpellés dans toute la France cette semaine dans le cadre d’une opération contre un réseau de pédocriminalité s’est défenestré ce vendredi 23 mai au matin à Strasbourg et a été hospitalisé, a indiqué la procureure de la République. «Son pronostic vital est engagé. La personne est dans le coma actuellement», a déclaré son avocat Michaël Wacquez au tribunal. La représentante du parquet, Agnès Robine, a confirmé qu’une «enquête a été ouverte suite à la découverte de monsieur, grièvement blessé», précisant qu’il est «actuellement hospitalisé dans un état grave».

Selon le quotidien les Dernières Nouvelles d’Alsace, il s’agit d’un évêque alsacien de l’Eglise gallicane, une association qui se présente comme chrétienne mais qui est séparée de l’Eglise catholique et n’est reconnue par aucune confession. L’homme de 45 ans se trouvait au domicile d’un proche dans la ville de Geispolsheim, près de Strasbourg. Il avait été interpellé en début de semaine, au centre Miséricorde Saint-Joseph, à Lingolsheim.

Sur le portail de son église, un simple pavillon situé au bord d’une route à Lingolsheim, est affiché un message indiquant «Pas de messe ce soir», a constaté ce vendredi une journaliste de l’AFP. Sur le côté du bâtiment, une banderole proclame «Centre miséricorde. Sanctuaire de pèlerinage à Saint Joseph. Venez ici le prier avec confiance».

Placé sous contrôle judiciaire, il devait être jugé cet après-midi, en comparution immédiate au tribunal de Strasbourg. L’audience a été renvoyée au 6 août 2025, le tribunal décidant de le maintenir sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs.

Sans antécédents judiciaires, Raphaël S. avait été interpellé lundi. Ce vendredi, son avocat a déclaré que son client «reconna[issait] les faits et [qu’]il voulait s’en expliquer devant ses juges en essayant de trouver une solution sur le plan médical», par le biais d’un «traitement avec un psychothérapeute». Et d’ajouter : «Il avait besoin de soigner des pulsions par le visionnage d’images».

Des interpellations dans 42 départements

Selon le quotidien régional l’Alsace, Raphaël S. avait béni la chapelle privée d’Alain Delon à Douchy, dans le Loiret, où l’acteur a été inhumé près de ses chiens. «J’ai connu Alain Delon par l’intermédiaire de Brigitte Bardot, une amie», avait expliqué l’an dernier à l’Alsacien celui qui, sur les réseaux sociaux, se présente comme un «militant dans le domaine de la protection animale».

Ils sont 54 autres hommes à avoir été interpellés en France entre lundi 20 mai et jeudi 22 mai au matin, dans le cadre d’une vaste opération de démantèlement d’un réseau de pédocriminalité. Ils agissaient via la messagerie cryptée Telegram, a expliqué jeudi l’Office des mineurs, après dix mois d’enquête.

Les interpellations ont eu lieu dans 42 départements, a minima pour détention, diffusion et consultation habituelle de contenus pédopornographiques concernant des enfants de «moins de 10 ans». Quarante-deux parquets sont concernés, le dossier n’ayant pas été centralisé à ce stade.

Mise à jour : vendredi 23 mai à 16h56, ajout de contexte