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Des apprentis barbouzes, du flouze et de la lose

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Dossiers bidons, faux papiers, tentative de meurtre… Selon les informations de «Libération», les enquêteurs ont listé une demi-douzaine de nouvelles affaires impliquant des membres des services secrets, des policiers et autres individus grenouillant dans les métiers de la sécurité. Parmi elles, une opération de lobbying dans laquelle apparaît Julien Dray.
Les enquêteurs ont reconstitué le mode d’action d’une officine informelle comportant notamment d’anciens personnels des services secrets. (Aimee THIRION/Photo Aimée Thirion pour Libér)
publié le 22 février 2021 à 21h10

C’est fou comme le métier de coach peut s’avérer dangereux. Voilà qu’Audrey, criminologue reconvertie dans le conseil en gestion du stress et des crises, a vu sa voiture s’embraser, une nuit d’avril 2019, dans une rue de Bièvres (Essonne). Le feu avait pris vers 3 heures du matin et s’était propagé à sa maison, un pavillon majoritairement en bois contre lequel le véhicule avait sagement été garé. Le domicile mitoyen du voisin s’était lui aussi mis à flamber. Réveillée avec son mari et ses jeunes enfants, elle avait dû se précipiter à l’extérieur pour échapper à la mort… Les enquêteurs avaient «privilégié clairement la piste criminelle à un simple accident», souligne Romain Vanni, l’avocat d’Audrey et de sa famille.

Une main courante et une plainte n’y avaient rien fait : les auteurs n’avaient pas été retrouvés. Le plus étonnant, c’est que cet accès de violence venait conclure une succession de doutes et de petits faits bizarres pour Audrey, salariée comme son mari de la société Linkup Coaching, spécialisée dans la formation en coaching, ainsi que pour sa sœur Stéphanie, cofondatrice de l’entreprise. Des mails qui disparaissent. Un ordinateur qui s’éteint curieusement. Des poubelles constamment renversées devant chez Audrey. Mais les yeux ronds et les silences polis des proches, à l’évocation de ce qui leur semblait ressembler à une surveillance, n’avaient pu être contredits. «On les prenait pour des paranos», explique l’avocat.

Au bureau, l’ambiance était devenue