Guillaume Lardanchet est directeur de Hors la rue, une association qui repère et accompagne les mineurs étrangers en danger. Il charbonne dans le milieu depuis une quinzaine d’années. Nous l’avons croisé à plusieurs reprises pour évoquer le procès qui s’ouvre ce mardi : six ressortissants algériens comparaissent à Paris pour «traite d’êtres humains aggravée». Ils sont accusés d’avoir filé des psychotropes à des mineurs isolés marocains pour les contraindre à commettre des délits au Trocadéro. Hors la rue a décidé de se constituer partie civile. Une première pour l’association. Guillaume Lardanchet, 42 ans, connaît les mineurs marocains. Hors la rue a tenté de les faire sortir de l’errance lorsqu’ils traînaient dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Aujourd’hui, l’association les accompagne juridiquement. Après un moment d’hésitation, «pour ne pas se mettre en avant», Guillaume Lardanchet a accepté de parler longuement du procès qui arrive mais aussi du phénomène au sens large : des mineurs isolés à la rue en danger face à des organisations criminelles sans pitié. Ils poussent des gamins, en fragilités maximales, à surconsommer de la drogue pour commettre des infractions aux genres multiples.
Quelle importance a ce procès pour votre association ?
Nous suivons de je