Chronométrés, tous les jours se ressemblent : pénibles. Réveil, 4 heures du matin. Faire la queue aux toilettes communes. Faire la queue pour le petit-déjeuner − un morceau de kuboos (sorte de pita) et une portion de lentilles ou de pois chiches − infect. Départ, 5 heures du matin. Encore attendre, les uns derrière les autres, pour prendre le bus. Une heure de route jusqu’à Doha. Arrivée sur le chantier, 6 heures du matin. C’est le début de chaque longue journée de travail pour les ouvriers étrangers, en majorité Indiens et Népalais, recrutés par Vinci pour la construction du métro de Lusail, en périphérie de la capitale du Qatar. Un des projets colossaux menés pour moderniser les infrastructures en vue de la dernière Coupe du monde de football, qui s’est déroulée du 20 novembre au 18 décembre 2022. Bien avant de marquer les esprits par ses matchs et sa finale haletante perdue de peu par la France, l’événement a nourri de nombreuses polémiques sur les manquements aux droits humains envers
Enquête
Des travailleurs indiens racontent l’enfer des chantiers de Vinci au Qatar : «On faisait des malaises tous les jours»
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Coupe du monde 2022 au Qatardossier
Deux des travailleurs indiens entendus par le juge d’instruction de Nanterre, en charge d’une enquête préliminaire visant Vinci, à Paris, le 16 novembre. (Martin Colombet/Libération)
par Mathilde Roche
publié le 17 janvier 2024 à 7h03
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