La cellule est nichée tout au fond du deuxième étage de l’un des grands bâtiments brunâtres du centre pénitentiaire de Villefranche-sur-Saône (Rhône). S’y rendre relève du parcours du combattant. Il faut : traverser des halls où les chaussures claquent et les voix résonnent ; longer d’imposants grillages verts en haut desquels des fils barbelés sont attachés ; se faire ouvrir une porte métallique, puis une deuxième, une troisième, et ainsi de suite jusqu’à ne plus arriver à les compter. Au bout d’un long couloir blanc, une ultime porte rouge. Un petit carton vert y est accroché. Le nom du détenu qui l’occupe est écrit au feutre : Dimitri Qenegei.
Derrière la porte, l’homme de 40 ans, arrivé de Nouvelle-Calédonie dans la nuit du 23 au 24 juin, apparaît en forme, vêtu d’un tee-shirt blanc moulant, les pieds dans des claquettes bleues trop petites pour lui. Le costaud gaillard en sourit : «Je fais du 48 mais la plus grande taille qu’ils avaient, c’était du 46.» Malgré les 17 000 kilomètres qui le séparent de chez lui, de sa femme et de ses quatre enfants, le moral tient. «C’est sûr que c’est mieux d’être à l’extérieur, surtout que je n’avais jamais connu ça, la prison. Mais bon, ça va», dit-il sobrement à la sénatrice écologiste du Rhône, Raymonde Poncet Monge, ce lundi 8 juillet dans le cadre d’une visite parlementaire à laquelle Libé a assisté.
«Les magistrats ne se sont pas cassé la tête»
Militant indépendantiste de longue date, longtemps à la tête de l’ass