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Interview

Détention : «Vu l’état de nos prisons, nous allons au-devant d’incidents très graves»

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Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, réagit au constat formulé par le garde des Sceaux de ne pouvoir tenir l’objectif, prévu par Emmanuel Macron en 2017, de construire 15 000 nouvelles places de prison d’ici 2027.
Le garde des Sceaux, Didier Migaud, en visite à la prison de la Santé à Paris, le 24 septembre. (Anne-Christine Poujoulat/AFP)
publié le 10 novembre 2024 à 19h09

Encore une promesse d’Emmanuel Macron qui ne sera pas tenue. Ce dimanche, le garde des Sceaux, Didier Migaud, a admis que l’objectif fixé par le chef de l’Etat en 2017 de construire 15 000 places de prison supplémentaires d’ici à 2027 ne sera pas atteint. Un euphémisme puisque, début octobre, seules 4 500 d’entre elles étaient livrées. La surpopulation carcérale atteignant un niveau jamais vu avec près de 80 000 détenus pour 62 300 places, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, relaye «l’extrême inquiétude» du Comité européen pour la prévention de la torture après à sa visite en septembre et estime qu’il y a «urgence» à introduire dans la loi un mécanisme de régulation carcérale.

Le garde des Sceaux, Didier Migaud, a reconnu ce dimanche que l’objectif fixé en 2017 par Emmanuel Macron de construire 15 000 nouvelles places de prison ne serait pas tenu. Vous vous y attendiez ?

Oui, et depuis 2017, je dirais qu’enfin le gouvernement reconnaît la réalité ! En sept ans, on a réussi à construire 4 500 places supplémentaires. Dans cet intervalle, la France a été condamnée deux fois par la Cour européenne des droits de l’homme pour condition