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Libération
Plainte

Détenu tué dans la prison des Baumettes : la famille va attaquer l’Etat en justice

Robin Cotta avait été tué par un codétenu dans sa cellule il y a un an. Les proches ont immédiatement dénoncé des manquements de la part de l’administration pénitentiaire.

A la prison des Baumettes, le 13 février 2021 à Marseille. (Nicolas Tucat/AFP)
Publié le 09/10/2025 à 16h01, mis à jour le 09/10/2025 à 16h01

La famille d’un jeune homme égorgé en 2024 par son codétenu à la prison des Baumettes à Marseille va attaquer en justice l’Etat, a annoncé ce jeudi 9 octobre son avocat, qui dénonce la responsabilité de l’administration pénitentiaire. Le meurtre en octobre 2024 de Robin Cotta, 22 ans, a mis en lumière la détérioration des conditions de détention dans la très surpeuplée maison d’arrêt des Baumettes à Marseille. La victime, attaquée avec un objet tranchant - un fragment de bol - au cou, venait d’être placée en détention provisoire dans une affaire d’opioïdes. Son agresseur de 25 ans avait été condamné à six mois de prison ferme dans un dossier de stupéfiants.

«Je mets en cause la responsabilité de l’Etat. Parce que selon moi, il y a toute une succession de fautes qui ont été commises et qui ont concouru» à la mort en détention, a déclaré Me Etienne Noël, représentant le père de la victime, qui va intenter un recours devant le tribunal administratif de Marseille. L’avocat évoque des «fautes de surveillance» et une «non-prise en compte du risque que représentait le placement» en cellule de la victime avec l’agresseur.

La France régulièrement condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme

Une instruction criminelle est parallèlement encore en cours devant le juge d’instruction de Marseille, a-t-il précisé. En septembre, la surpopulation carcérale a atteint 134,7 % en France. Régulièrement condamné par la Cour européenne des droits de l’homme pour sa surpopulation carcérale chronique, le pays figure en troisième position derrière la Slovénie et Chypre.

«Si les décisions d’affectations [de détenus] sont souvent contraintes par la surpopulation carcérale, le sous-effectif et les roulements des surveillants nuisent également à la détection d’éventuelles tensions, comme à la prise en compte des demandes des personnes détenues de changer de cellule», avait déploré en 2023 l’Observatoire international des prisons. L’instance avait rappelé qu’entre 2018 et 2023, quatorze personnes sont mortes en détention, tuées par leurs codétenus.