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Marche

Deux ans après la mort d’Ibrahima Bah, sa famille refuse l’immobilisme

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Le 6 octobre 2019, l’homme de 22 ans mourait après un accident de moto à Villiers-le-Bel. Alors que l’information judiciaire, toujours en cours, n’a pas livré ses conclusions sur les éventuelles responsabilités de la police, ses proches organisent une marche en sa mémoire ce samedi à Sarcelles.
Pique-nique en hommage à Ibrahima Bah, à Sarcelles, le 4 juillet. (Albert Facelly/Libération)
par Tomas Statius et photos Albert Facelly
publié le 9 octobre 2021 à 6h00

Les blessures de la famille Bah ne sont pas refermées. «On a perdu l’équilibre. On ne sait pas où on va», lâche Diané, le grand frère, quand on le rencontre un après-midi pluvieux de juin dans sa maison de Saint-Leu-la-Forêt (Val-d’Oise), bordée d’une départementale et de cerisiers. «Tous les jours, quand je me lève, j’ai l’impression d’être dans un cauchemar. Je ne pensais pas que ça puisse exister», renchérit Hadja, la sœur.

Il y a deux ans, le 6 octobre 2019, Ibrahima, leur frère cadet de 22 ans, mourait des suites de ses blessures après que son corps a été propulsé de sa moto directement sur un poteau, à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise). «Le médecin légiste a dit qu’il est mort sur le coup, qu’il n’a pas souffert», explique Diané, 42 ans, larges épaules, débit mitraillette et yeux enfoncés comme s’il avait passé une mauvaise nuit. Il était là ce jour-là. Il se souvient encore de son état de pesanteur et de l’impression que la foule s’ouvrait devant lui une fois arrivé sur les lieux. Comme pour le porter jusqu’à la scène. Puis les traces de l’accident – tôle enfoncée, traînées de gomme au sol. Et puis la sidération des passants. «Je m’appelle Diané Bah, mon frère s’appelle Ibrahima Bah. Ils ont tué mon frère», assure avoir lancé ce jour-là cet ancien syndicaliste, qui s’e