Une issue judiciaire dans un énième cas d’accident de chasse. Le tribunal de Sarreguemines, en Moselle, a condamné ce lundi à deux ans de prison avec sursis Henri Schoenhentz, un chasseur de 68 ans, poursuivi pour avoir mortellement touché son compagnon de tir, l’année dernière.
Le 28 janvier 2022, Aloyse Boehler, 63 ans, se trouve dans un mirador à Achen (Moselle), quand il est touché par une balle tirée par le prévenu. Lors de sa garde à vue, ce dernier a expliqué avoir visé et manqué «un chevreuil», depuis un autre mirador, à 400 mètres de là. La nuit tombant et sans nouvelles, il s’enquiert de l’état de son partenaire et le retrouve inconscient, explique-t-il alors aux gendarmes. Dans la foulée, il appelle un ami et alerte les pompiers, qui arrivent sur place plus d’une heure et demie après le tir.
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Lors du procès début janvier l’avocat de la partie civile, Benoît Coussy a souligné que le tireur «était écarté des battues car il était connu pour être un mauvais chasseur», lui reprochant de rester «dans une forme de déni». «A aucun moment il n’a fait preuve d’une once d’empathie à notre égard, a déploré la famille de la victime. Son comportement d’aujourd’hui colle avec le fait qu’il n’a jamais eu d’excuses envers nous depuis le drame.»
Le parquet avait réclamé trois ans de prison avec sursis pour «homicide involontaire», mais la famille d’Aloyse Boehler, s’est dit satisfaite des peines complémentaires. «Ce qui comptait pour moi, c’est qu’il ne puisse plus jamais porter une arme», a réagi auprès de l’AFP Anne Boehler, 34 ans, la fille du défunt.
En plus de sa peine de prison, la justice a également prononcé un retrait définitif du permis de chasse d’Henri Schoenhentz et la confiscation des armes en sa possession. L’homme, qui ne s’est pas déplacé pour le délibéré, a dix jours pour faire appel de la décision du tribunal.