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Libération
Corruption

Deux policiers de l’office antistupéfiants de Marseille incarcérés

Les deux agents avaient été mis en examen vendredi 4 avril pour «importation et trafic de stupéfiants en bande organisée». Ils auraient tenté d’écouler plusieurs centaines de kilos de cocaïne.
Selon le ministère public, les investigations «ont révélé des échanges entre des policiers et d’autres personnes, portant sur la cession d’au moins 360 kg de cocaïne». (Nicolas Messyasz/Hans Lucas)
publié le 5 avril 2025 à 12h43

Le gnouf pour la schnouf. Les deux policiers de l’antenne de l’office antistupéfiants (Ofast) de Marseille mis en examen vendredi 4 avril à Paris ont été incarcérés, a indiqué samedi le parquet de Paris et de la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée, rapporte l’AFP. L’un d’eux a été placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet, qui soulignait le risque de concertation, quand l’autre a demandé un débat différé et a été incarcéré d’ici là, a précisé le parquet.

Selon le ministère public, les investigations «ont révélé des échanges entre des policiers et d’autres personnes, portant sur la cession d’au moins 360 kg de cocaïne, en dehors de tout contrôle hiérarchique, et sur la dissimulation des quantités réelles arrivées sur le territoire», lors d’une livraison surveillée de drogue venue de Colombie en 2023.

A l’issue de leur garde à vue commencée lundi, les deux policiers avaient été mis en examen vendredi notamment pour «importation et trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, association de malfaiteurs, faux en écriture publique».

«Surveillance policière éventée»

Une enquête avait été lancée sur la base d’un renseignement anonyme en février 2023, portant sur une arrivée de cocaïne au port de Marseille, envoyée par conteneur depuis la Colombie, et à destination de la région parisienne. «Dans le cadre de cette enquête, il avait été convenu de surveiller l’arrivée d’une cargaison de 180 à 200 kg de cocaïne ; or il s’est avéré que cette livraison a permis l’entrée sur le territoire de près de 400 kg de cocaïne», selon le parquet.

D’après la même source, «face à la différence entre les informations reçues et constatées, l’Ofast Nanterre s’était désengagé des opérations» et «plusieurs acteurs du dossier s’étaient par ailleurs étonnés de la difficulté avec laquelle ces stupéfiants auraient été écoulés à Marseille, laissant entendre que la surveillance policière était éventée».

En janvier 2024, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) «avait été saisie en interne, de soupçons pesant sur les conditions de cette importation». Le 13 février dernier, deux personnes ont été mises en examen pour importation et trafic de stupéfiants, et placées en détention provisoire.