Une mère fonce en tenant par le bras son fils aussi grand qu’elle. Huit heures viennent de sonner, ce samedi 14 octobre au matin. Elle traverse le square qui sépare les deux bâtiments de la cité scolaire Gambetta-Carnot, dans le centre-ville d’Arras. Le pas est si déterminé qu’aucun des journalistes présents n’ose l’interrompre. Les deux se glissent sous les rubalises et disparaissent derrière la porte vitrée du lycée. Des agents de nettoyage frottent les marches, concentrés et sans un mot.
Au lendemain de l’attentat terrible tuant un professeur de lettres, et blessant un prof d’EPS et deux agents techniques, le collège-lycée a ouvert ses portes. «Tous les cours sont annulés ce matin mais on peut venir parler. Ce sera pareil lundi», répond aux journalistes Camille, pas très réveillé. Le message a été transmis aux élèves et aux parents vendredi soir sur l’ENT (Espace numérique de travail). Camille était juste venu chercher son scooter. Il se retrouve coincé, dans un nuage de caméras. Il n’y a pas un chat, exception faite des journalistes, aussi nombreux que les policiers.
Pour suivre toute l'actualité de samedi