Dans les bosquets et les champs du sud-ouest la Vienne, l’enquête se poursuit ce mardi 15 avril, cinq jours après la disparition d’Agathe Hilairet à Vivonne, à une vingtaine de kilomètres au sud de Poitiers. C’est le père de cette joggeuse expérimentée de 28 ans qui avait donné l’alerte jeudi, ne la voyant pas revenir.
Un important dispositif est déployé aux abords de ce bourg de 4 500 habitants, avec une centaine de gendarmes qui se relayent pour passer la zone au peigne fin. Après une première période de ratissages couvrant de jeudi à samedi une superficie de 100km2, les militaires se sont concentrés depuis dimanche sur un périmètre restreint de 3km2 au sud de Vivonne, dans le bois de la Brie. Un domaine privé, selon l’Office national des forêts (ONF), qui se trouve sur la route vers le lieu où le portable d’Agathe Hilairet a été localisé pour la dernière fois jeudi après-midi : à une dizaine de kilomètres au sud de Vivonne, à proximité des Grands Ormeaux et du Champ Salaud, des lieux-dits sur la commune de Voulon.
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Le commandant du groupement de gendarmerie de la Vienne, Philippe-Alexandre Assou, explique ce mardi à Libération que cette dense zone boisée a déjà été ratissée à deux reprises. Outre les investigations de terrain, il confirme que 140 signalements ont été réceptionnés depuis la diffusion jeudi d’un appel à témoin présentant Agathe comme de «corpulence anorexique (35 kg)» et mesurant 1m65. Autant de renseignements à traiter et à recouper.
«Il faut prendre en compte chacun d’entre eux, évaluer la pertinence, la correspondance, essayer de les croiser pour déterminer si plusieurs vont dans le même sens», souligne auprès de Libération, Didier Ramos, le vice-président de l’Association professionnelle nationale des militaires de gendarmerie GendXXI. Un travail de fourmi pour lequel peut aider un «AnaCrim», un «analyste de renseignements criminels qui dispose de logiciels accompagnant la prise de décision». Ces spécialistes traitent de gros volumes d’informations «afin d’essayer de mettre en évidence des corrélations pertinentes».
Plus de latitude «dans les recherches techniques»
Afin justement de «renforcer les moyens» d’investigation, une information judiciaire a été ouverte lundi par le procureur de la République de Poitiers, contre X, pour «enlèvement et séquestration». «D’un point de vue juridique», cela donne plus de latitude «dans les recherches techniques», énonce Philippe-Alexandre Assou.
L’enquête, désormais menée par un juge d’instruction, «permettra de poursuivre les investigations techniques, les analyses (ADN, numériques), les auditions, les perquisitions», détaillait lundi le procureur de Poitiers. Dans un précédent communiqué, Cyril Lacombe annonçait qu’une «dizaine de témoins et de proches» de la jeune femme avait été entendus.
A cette heure, la gendarmerie dit continuer à explorer toutes les pistes, mais celle d’une fugue n’est plus «prioritaire».