Une nouvelle alerte enlèvement a été déclenchée, mardi 7 octobre, dans l’Orne pour Khuslen, âgée de 3 ans. Selon la description apportée par le ministère de la Justice, c’est son père, Enkhbold Enkhtaivan, qui est suspecté d’avoir enlevé la fillette, un homme âgé de 36 ans. D’origine mongole, «il mesure 1,69 m, allure mince, cheveux bruns, yeux noirs, une grosse tache rouge dans le cou», décrit le ministère de la Justice. Le trentenaire portait un pull vert et des baskets le jour de la disparition de la petite fille. Il est reconnaissable aux motifs tribaux tatoués sur sa poitrine et son omoplate.
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L’alerte enlèvement, qu’est-ce que c’est ?
L’alerte enlèvement est un outil français inspiré du dispositif «Amber Alert», qui existe aux Etats-Unis depuis 1996 et au Canada depuis 2003. La France a suivi en 2006. Concrètement, ce plan a pour objectif d’envoyer de façon massive un message à la population sur l’ensemble du territoire lorsqu’un enfant est enlevé, afin de le retrouver le plus rapidement possible.
Le message d’alerte, rédigé par le procureur de la République en lien avec les enquêteurs, contient des éléments précis permettant de localiser la victime ou la personne suspectée de l’avoir enlevée. L’alerte est ensuite diffusée par les médias, sur les autoroutes, les écrans dans les lieux publics ou encore sur les réseaux sociaux. Elle est relayée toutes les quinze minutes pendant une durée de trois heures, puis librement ensuite, et est levée lorsque l’enfant est retrouvé.
Dans le cas de Khuslen, les informations suivantes étaient stipulées ce mardi soir dans l’alerte : l’enfant a «la peau mate», «yeux et cheveux noirs» et «mèche sur le front», et portait «un ensemble gris, une tétine et un doudou Mickey» au moment des faits. Son ravisseur présumé est décrit comme portant «une grosse tache rouge dans le cou», et était vêtu d’«un pull vert» et de baskets. L’alerte ajoute que le suspect, âgé de 36 ans, mesure 1,69 m, et a «l’allure mince», «les cheveux bruns» et «les yeux noirs».
Quand l’alerte enlèvement peut-elle être déclenchée ?
Pour déclencher une alerte enlèvement, quatre critères sont nécessaires :
- Il doit s’agir d’un enlèvement avéré et non d’une disparition, même inquiétante.
- La victime est mineure.
- La vie ou l’intégrité physique de l’enfant est en danger.
- Le procureur dispose d’informations dont la diffusion peut permettre la localisation de l’enfant ou de son ravisseur.
Dans tous les cas, c’est au procureur de la République territorialement compétent de prendre la décision de déclencher ou non une alerte enlèvement. Le ministère de la Justice précise toutefois que «même si les quatre critères sont réunis, le procureur de la République peut décider de ne pas déclencher une alerte enlèvement s’il estime que sa diffusion peut mettre en danger la vie de l’enfant».
Quelle efficacité ?
Depuis les débuts du dispositif en 2006, 37 alertes ont été déclenchées. En juillet 2024, avec la mort de Célya, 6 ans, c’était la deuxième fois qu’un enfant était retrouvé mort. En février 2020, Vanille, âgée d’un an, avait été retrouvée sans vie dans une benne à vêtements à Angers. En février 2023, la mère du bébé a été condamnée par la cour d’assises du Maine-et-Loire à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre de sa fille.
A part Vanille et Célya, et avant Mohammed et Nassim, enlevé par leur père, les autres enfants pour qui l’alerte a été déclenchée ont été retrouvés vivants. En 2017, pour les dix ans du lancement du dispositif, un bilan positif avait été dressé concernant son efficacité. Aux Etats-Unis, selon le site officiel de l’Amber Alert, 1 200 enfants avaient pu être retrouvés au 31 décembre 2023 grâce au dispositif depuis sa mise en place.
Mise à jour le 8 octobre à 7h50 avec l’enlèvement de Khuslen.