La barrière ne racle jamais le sol. Le gendarme soulève, pivote et repose la grille grise flanquée de rubalise. Le même mouvement à chaque voiture qui monte vers le Haut-Vernet. Le hameau des Alpes-de-Haute-Provence est bouclé. Ce jeudi 28 mars, 17 personnes convoquées rejoignent les lieux de la «mise en situation» de la disparition d’Emile, l’enfant de 2 ans qui s’est volatilisé devant la maison de ses grands-parents le 8 juillet. Famille, voisins, témoins, avocats et enquêteurs passent la barrière. Le huis clos se referme.
Chacun reprend son rôle. Les témoins qui ont aperçu Emile, les grands-parents qui gardaient leur petit-enfant, les voisins qui terminaient leur journée d’été au Haut-Vernet. Il faut croiser, recouper, confronter les données pour retrouver la trace du garçonnet. «Ce n’est pas une reconstitution d’un événement. C’est une mise en présence, note le major Christophe Buisson, commandant en second de la compagnie de gendarmerie départementale de Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence). Ça permet aux magistrats qui suivent le dossier de dé