Pour l’instant inefficaces malgré l’ampleur des moyens déployés, les investigations se poursuivent tout de même. Six mois après la disparition d’Emile, alors âgé de deux ans et demi, dans un hameau alpin, l’enquête «est toujours très active» et a pris «une autre forme, plus technique», a appris l’AFP auprès du parquet d’Aix-en-Provence. «L’enquête est toujours très active, elle ne patine pas, seulement elle a pris une autre forme, plus technique, puisque l’enquête de terrain n’a pas permis de déterminer pourquoi et comment l’enfant avait disparu», a expliqué ce lundi 8 janvier le procureur de la République d’Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.
Les enquêteurs de la gendarmerie doivent désormais «analyser l’ensemble des éléments recueillis» et notamment une masse de données numériques et de téléphonie des personnes ayant borné sur place ou aux alentours peu avant et peu après sa disparition, a-t-il détaillé. Dimanche 7 janvier, une source proche du dossier a assuré auprès de l’AFP qu’«une cellule d’enquête dédiée est toujours armée et active». Elle associe la section de recherches (SR) de Marseille et le groupement de gendarmerie local, dans les Alpes-de-Haute-Provence, a précisé cette source.
Cette cellule est «régulièrement» aidée par des antennes spécialisées de la gendarmerie comme la police judiciaire (PJGN) ou le commandement dans le cyberespace (ComCyberGend). Au total, «près de 900 signalements ont été traités ou écartés» et «les opérations de police technique et scientifique systématique de toute trace utile ont conduit à la réalisation de près de 300 scellés», a détaillé la source.
En l’espace de six mois, des centaines d’actes ont été effectuées par les enquêteurs, allant du ratissage de 97 hectares de champs, bois et terrains escarpés aux perquisitions de la quasi-totalité des maisons du Haut-Vernet, en passant par l’exploitation des éléments de téléphonie de toutes les personnes ayant «borné» vers le hameau le jour de sa disparition. Mais sans rien donner de tangible à ce stade.
Reportage
Emile a été aperçu pour la dernière fois le 8 juillet vers 17 h 15, par deux voisins, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels au Haut-Vernet, hameau de 25 habitants situé à 1 200 mètres d’altitude, sur les flancs du massif des Trois-Évêchés (Alpes-de-Haute-Provence).
Le parquet d’Aix-en-Provence n’a pas évoqué d’avancée dans ce dossier. D’abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains, l’enquête a rapidement été confiée à deux juges d’instruction d’Aix-en-Provence et requalifiée en motifs criminels pour «enlèvement» et «séquestration».
«Tout est calme»
L’accès au Haut-Vernet avait été interdit pendant plusieurs semaines par le maire face à l’affluence de journalistes ou de curieux. Mais depuis la fin septembre, François Balique n’a pas eu besoin de prendre de nouvel arrêté d’interdiction : «tout est calme» désormais, selon lui.
Fin novembre, à la date des trois ans d’Emile, ses parents, qui n’étaient pas présents sur place lors de sa disparition, ont diffusé un message dans l’hebdomadaire Famille chrétienne suppliant : «Dites-nous où est Emile». «Par pitié, s’il est vivant, ne nous laissez pas vivre sans lui, rendez-le-nous ! Par pitié, s’il est mort, dites-nous où il se trouve, rendez-le-nous, ne nous laissez pas sans une tombe pour nous recueillir !», lançait sa mère.
Cette famille catholique très pratiquante habite à l’année dans les Bouches-du-Rhône à La Bouilladisse près d’Aix-en-Provence.
Mise à jour le 08/01/2024 à 16h30 : déclarations du parquet d’Aix-en-Provence.