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Nouvel espoir

Disparition d’Emile : une mise en situation grandeur nature aura lieu au Haut-Vernet la semaine prochaine

Disparition du petit Émiledossier
Toutes les personnes présentes dans le hameau le jour de la disparition du garçon vont rejouer leur emploi du temps sous l’œil attentif des enquêteurs, qui espèrent pouvoir déceler des incohérences ou des failles dans leurs témoignages.
Au Haut-Vernet, lors des recherches pour retrouver Emile, le 10 juillet 2023. (Thibaut Durand/Hans Lucas. AFP)
publié le 21 mars 2024 à 11h59

Que s’est-il passé l’après-midi du 8 juillet dans le hameau du Haut-Vernet ? Plus de huit mois après la disparition d’Emile, garçonnet de 2 ans et demi aperçu pour la dernière fois descendre seul une rue du village, un «transport sur les lieux», sorte de reconstitution, est prévu la semaine prochaine. Objectif : retracer minute par minute l’emploi du temps et les événements, même anodins, dont se souviennent les personnes présentes ce jour-là. Plus d’une dizaine de personnes seraient concernées, notamment la famille maternelle d’Emile et ses plus proches voisins. D’après le Parisien, la date du jeudi 28 mars aurait été choisie pour mener cette opération judiciaire complexe. Qu’en attendent les enquêteurs ?

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A mesure que le temps passe et que les souvenirs deviennent flous, la mise en place d’une telle mise en situation grandeur nature permettrait de relancer l’enquête sur la disparition d’Emile. C’est en rejouant minutieusement leur emploi du temps que les principaux concernés pourraient, espèrent les policiers, se remémorer d’un détail, aussi futile en apparence soit-il, pour lever le mystère sur l’enlèvement du garçon. Les potentielles failles et incohérences qui pourraient survenir après avoir recroisé les différents témoignages sont autant d’informations essentielles pour l’avancée de l’enquête.

Reconstituer les déplacements de chacun

Jusqu’ici, hélicoptères, drones, chiens pisteurs et autres fouilles dans les heures qui ont suivi la volatilisation du garçon n’avaient rien donné. Le 7 novembre, une opération judiciaire s’était centrée uniquement sur les personnes présentes à proximité immédiate d’Emile. Les données de géolocalisation de leurs téléphones avaient également été analysées pour reconstituer leurs déplacements. Tous ces éléments seront pris en compte lors de cette remise en situation, afin de vérifier la cohérence de leurs témoignages.

Les pistes à l’étude

En parallèle de cette sorte de reconstitution, les investigations suivent leurs cours. Quarante-huit heures après le début des recherches, une enquête de flagrance avait été ouverte pour «disparition inquiétante» avant de basculer, à la fin du mois d’août, en enquête préliminaire pour «enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraires». Depuis, les hypothèses se sont multipliées. Enlèvement, attaque d’animal, accident avec un engin agricole… L’une des premières pistes évoquées après la disparition d’Emile, celle d’une chute mortelle, s’était peu à peu étiolée : aucun corps n’a été retrouvé lors des battues et aucune trace du petit garçon n’a été détectée par les chiens dans la zone.

Reste aussi la piste d’un drame familial, potentiellement au domicile des grands-parents. L’hypothèse a été balayée par la mère d’Emile. Mardi 19 mars au soir, les révélations du Canard enchaîné sur une tout autre affaire ont mis en lumière le passé trouble du grand-père maternel de l’enfant. D’après l’hebdomadaire, l’homme, décrit comme un patriarche autoritaire, a été auditionné concernant des violences sur mineurs visant la communauté traditionaliste de Riaumont, dans le Pas-de-Calais. L’information serait connue depuis les premiers jours de l’enquête par les gendarmes de la section de recherches de Marseille mobilisés sur la disparition d’Emile.