La neige enveloppe le Vernet. Il ne reste décidément plus grand-chose de la chaude journée du 8 juillet, quand vers 17 heures le petit Emile s’est volatilisé sans laisser l’ombre d’une trace dans ce village des Alpes-de-Haute-Provence. Les volets sont consciencieusement cadenassés, les jardinets et les prés sont recouverts de blanc, la fonte fait dégouliner le saule pleureur sur le boulodrome. C’est dans cette ambiance froide et feutrée que le Haut-Vernet s’apprête à revivre son huis clos angoissant. La justice organise ce jeudi 28 mars un «transport sur les lieux» durant lequel famille, voisins et villageois – tous ceux présents le jour de la disparition ont été convoqués – devront rejouer leur emploi du temps. Lors de cette mise en situation, les enquêteurs croiseront les éléments pour espérer retrouver l’enfant de 2 ans.
Le point de départ n’a pas changé. L’enquête redémarre inlassablement devant la même intersection, entre la maison des grands-parents – où Emile était gardé – et le lavoir – où Emile s’est évaporé. «On va refai