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Enquête

Disparitions, meurtres et cold cases : les maboules de cristal

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Affaire Jubillar, mort du petit Emile… De plus en plus d’astrologues, devins et autres radiesthésistes s’invitent dans les procédures judiciaires. Policiers et voyants racontent leurs drôles de relations, entre parasitage et collaboration fortuite.
«A chaque disparition, tous les médiums de France ont des flashs», soupire l’ancien procureur général Jacques Dallest, spécialiste des cold cases. (Camille McOuat/Libération)
par Julie Brafman et photos Camille McOuat
publié le 3 mai 2024 à 20h36

Pour évoquer cette «histoire de fou», Cyril Hanouna a dégoté le témoin idoine, annonce-t-il. La caméra se pose sur un visage impassible, celui d’un homme de 74 ans avec des cheveux gris peignés sur le côté, des yeux bleu délavé et une oreillette qui assure la traduction en simultané. Voici le «major Edward Dames, un médium qui a notamment travaillé pour la CIA», et «franchement, c’est une exclusivité incroyable», frétille le présentateur. Le 7 avril, sur le plateau de Face à Hanouna, on se réjouit que l’invité ait fait le déplacement depuis Sacramento (Californie), on le remercie beaucoup, on trouve ça «fou». Mais venons-en aux faits, «le major» a réussi en «un jour» ce que les enquêteurs français ont accompli «en neuf mois». A savoir retrouver le corps du petit Emile, 2 ans, qui a disparu l’été dernier dans le Haut-Vernet. «Major, comment avez-vous vos flashs ?» questionne Hanouna. «Alors ce ne sont pas des flashs et je ne suis pas médium, rectifie l’intéressé. Je vois à distance.»

Saisi de l’affaire par un moine franciscain – personne ne le questi