Menu
Libération
Recherches

Disparues de l’Yonne : de nouvelles fouilles démarrent dans le «cimetière» d’Emile Louis

Après une première opération déjà menée en septembre, une seconde intervention démarre ce lundi 26 mai, afin d’identifier de nouvelles traces des cibles du tueur en série.
A Rouvray, dans l'Yonne, ce lundi 26 mai. (Arnaud Finistre/AFP)
publié le 26 mai 2025 à 16h05

Plus de 400 gendarmes mobilisés pour ratisser le périmètre : de nouvelles opérations de fouilles ont démarré ce lundi 26 mai à Rouvray dans l’Yonne pour retrouver d’éventuels vestiges des victimes d’Emile Louis. Une cinquantaine de militaires étaient présents dès le matin sur le secteur bouclé, pour une première journée consacrée à la préparation de la zone, avec du balisage et du ratissage, a constaté un correspondant de l’AFP.

Les recherches «terrestres mais également subaquatiques» commenceront mardi et mobiliseront «448 militaires» et des moyens spécialisés de l’Institut de recherche criminel de la gendarmerie ou d’anthropologie judiciaire, a expliqué le colonel Nicolas Nanni. Les opérations dureront «au moins une semaine, probablement quinze jours», a indiqué le procureur d’Auxerre, Hugues de Phily.

Les corps dissimulés dans un bois

Il s’agit de la deuxième expédition de ce genre en quelques mois, pour une affaire vieille d’un demi-siècle. Une campagne réalisée en septembre a mis au jour des morceaux de vêtements, mais n’a pas permis de retrouver de nouvelles dépouilles. Emile Louis a été condamné en 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité pour les viols et assassinats de sept jeunes filles handicapées de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass), disparues dans l’Yonne entre 1975 et 1979.

L’ancien chauffeur de car, qui transportait ses victimes de leur famille d’accueil à leur institut médico-pédagogique, a reconnu avoir dissimulé les corps dans une zone boisée de Rouvray, à dix kilomètres au nord-est d’Auxerre, mais seuls deux ont été retrouvés. Emile Louis est mort en 2013 à 79 ans. Fin 2018, un crâne a été retrouvé dans son «cimetière» et identifié comme étant celui de Marie Coussin, une enfant de l’assistance qui ne figure pas sur la liste des victimes connues du tueur. Selon France 3 Bourgogne-Franche-Comté, celle-ci avait disparu en 1975 d’un centre de repos de Monéteau où elle était suivie, pour dépression après le placement de ses dix enfants et son divorce d’un mari violent.

«C‘est en raison de l’attention médiatique qu’ils continuent les recherches»

Les recherches visent donc à la fois à retrouver les cinq corps des victimes identifiées d’Emile Louis et de cette potentielle huitième victime. «On attend de voir ce que cela donnera, a réagi Jacques Ponce, le fils de cette dernière, auprès de l’AFP. Je souhaite pouvoir donner une sépulture à ma mère. On a un peu le sentiment que c’est en raison de l’attention médiatique sur cette affaire qu’ils continuent les recherches».

Le secteur choisi cette fois est différent de celui des précédentes recherches. Un périmètre «parfaitement pertinent» pour Didier Seban, l’avocat de l’Association de défense des handicapées de l’Yonne, qui réunit des familles de victimes. «On est sur les rives du Serein […] Les fouilles sont compliquées parce que les lieux ne sont pas du tout entretenus», explique-t-il. «Amener des réponses aux familles, retrouver le corps d’une personne disparue, rien que ça a un sens», estime de son côté Me Corinne Herrmann, qui a beaucoup travaillé sur le dossier des disparues de l’Yonne.