«Les données produites par les voitures vaudront bientôt plus cher que les voitures elles-mêmes», estime Alexandre Lenoir, journaliste indépendant spécialiste des nouvelles technologies et de l’automobile. Le 16 avril 2019, le Parlement européen a adopté un règlement pour la sécurité routière imposant l’installation d’une trentaine de dispositifs, dont un enregistreur de données d’événements sur les automobiles. Il suffit aujourd’hui que le Conseil de l’Union européenne donne son accord pour que ce système, appelé «boîte noire» à cause de son fonctionnement similaire à celle des avions, devienne obligatoire dans toutes les voitures neuves dès mai 2022 et sur l’ensemble du parc automobile à partir de 2024.
Valorisées à 750 millions de dollars
Si les informations récoltées ne doivent a priori être utilisées «qu’à des fins de recherche et d’analyse des accidents» comme le précise le rapport provisoire, ce dispositif conduit par l’eurodéputée polonaise Róza Thun s’ajoute à bien d’autres systèmes déjà présents dans une grande partie des véhicules, qui récoltent une masse de données considérable. Ces millions d’informations portant autant sur les engins que sur leurs conducteurs ne valent rien tant qu’elles ne sont pas exploitées. Mais pour ceux qui sauront les valoriser, elles forment une vraie mine d’or : le cabinet de conseil américain McKinsey estime qu’elles vaudront entre 450 et 750 milliards de dollars d’ici 2030.
«Une voiture moderne produit en moyenne 600 mégaoctets de données par jour», e