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Justice

Éclatements de pneus en France : Goodyear convoqué en vue d’une éventuelle mise en examen

Le géant américain encourt une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires, dans le cadre d’une enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions à l’origine d’accidents mortels en France, a annoncé ce jeudi 17 avril le procureur de Besançon.
Des pneus Goodyear sont visibles lors de la course NASCAR Cup Series Food City 500 au Bristol Motor Speedway, le 13 avril 2025 à Bristol, Tennessee. ( Jared C. Tilton/Getty Images. AFP)
publié le 17 avril 2025 à 12h22

Le géant américain Goodyear est convoqué devant la justice française le 13 mai «en vue d’une éventuelle mise en examen», après des éclatements de pneus de camions à l’origine d’accidents mortels en France, a annoncé ce jeudi 17 avril le procureur de Besançon. L’enquête pour homicides involontaires porte également sur les chefs de «tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise» et «pratiques commerciales trompeuses», a précisé le procureur Etienne Manteaux, ce qui fait encourir à Goodyear une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires.

Le juge d’instruction a convoqué deux personnes morales : la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, et la SAS Goodyear Opérations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg. Le juge interrogera leurs représentants légaux «pour déterminer s’il y a lieu de les mettre en examen ou pas» sur ces trois chefs, a expliqué Etienne Manteaux.

Enquête ouverte en 2016

Il est reproché à Goodyear d’avoir eu connaissance d’un défaut de fabrication sur ses pneumatiques mais de ne pas en avoir averti ses clients. Selon le magistrat, qui évoque une pratique «systémique de dissimulation», les accidents auraient «peut-être» pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel des pneus défectueux.

L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Sophie Rollet, veuve d’un chauffeur routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Un juge d’instruction de Besançon enquête depuis lors sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear, et qui ont fait quatre morts au total.