Ils s’appellent Enquête d’action, Appels d’urgence ou Enquête sous haute tension. Promettent adrénaline et grand spectacle au plus près des services de police ou de gendarmerie, avec voix off racoleuse et montage sous amphétamines. Ce sont les copshows ou flic stories, de la police-spectacle importée de la télé américaine, qui fait depuis une quinzaine d’années les belles heures des chaînes TNT. Cet été encore, l’audimat d’Enquête d’action sur W9 bat des records avec des pointes autour de 800 000 spectateurs et 5 % de part d’audience lorsque l’épisode met en scène des forces de l’ordre – comme le 23 juillet dans un reportage embarqué avec les gendarmes des plages corses.
Son économie, bien rodée, s’articule entre des boîtes de production spécialistes du genre, Tony Comiti Productions, Pallas TV, Spica Productions… et les services de communication de la police ou de la gendarmerie. L’une ou l’autre des parties peut être à l’initiative d’un reportage. «Mais il n’y a plus rien de journalistique, c’est un pur produit télé, voire des films institutionnels qui ne disent pas leur nom, raconte à Libération Nicolas (1), un réalisateur chevronné de ces flic stories qui a préféré rester anonyme par peur de répercussions sur son emploi. Aujourd’hui, tu ne sors pas de film avec un truc qui va vraiment embarrasser le ministère de l’Intérieur. Tout est édulcoré. Dans les reportages, même les flics de 25 piges ne disent pas de