Menu
Libération
Drame

Emotion à Aix-en-Provence après la mort d’un avocat au tribunal

Le décès brutal d’Arnaud Bouriant, avocat au barreau de Paris, quelques minutes avant le début d’un procès à Aix-en-Provence lundi, a entraîné une polémique sur les réseaux sociaux. Les circonstances du drame ont depuis été éclaircies.
«Lorsqu’Arnaud s’est effondré, l’audience n’avait pas débuté, il n’y avait pas encore eu de plaidoiries, les magistrats n’étaient pas dans la salle. L’audience a été relocalisée sans que l’on connaisse la gravité de la situation», a expliqué Eric Ader, associé de l'avocat. Le Palais Monclar d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). (Chris Hellier/Photo12)
par Alicia Girardeau
publié le 9 novembre 2021 à 18h58

Arnaud Bouriant était avocat. Il est mort lundi au Palais Monclar d’Aix-en-Provence. Il s’est effondré peu après 14 heures, quelques dizaines de minutes avant l’ouverture de l’audience civile pour laquelle il était venu plaider. Victime d’un infarctus, l’homme de 45 ans inscrit au barreau de Paris a alors été évacué puis rapidement pris en charge par les services de secours. Finalement, l’homme est mort une heure plus tard, mettant en émoi la communauté judiciaire.

Le soir même, une polémique a agité la Toile. Sur Twitter, une avocate marseillaise, présente au moment des faits, s’indigne des conditions de disparition de son confrère. «L’audience s’est poursuivie dans une salle à côté. Je ne sais pas ce que nous sommes devenus», écrit-elle, abasourdie que l’accident n’ait pas entraîné un report. Un tweet largement relayé et commenté, qui a vivement fait réagir les internautes.

Jérôme Gavaudan, président du Conseil national des barreaux, a par ailleurs exprimé publiquement ses condoléances sur Twitter, ajoutant qu’il allait se renseigner sur «le déroulé des faits». Ce mardi, famille et associé de la victime étaient reçus à la cour d’appel d’Aix-en-Provence afin de revenir sur la chronologie des événements.

«Il n’y a qu’une chose à faire : se recueillir»

Voilà trente ans qu’Eric Ader connaissait Arnaud Bouriant, avec lequel il s’était associé. «Confrères, mais surtout amis», les deux avocats, proches depuis le collège, ont été à la tête de leur propre cabinet pendant onze ans, avant de s’engager ensemble pour fonder le cabinet «Ader-Jolibois», reconnu dans le paysage français du droit immobilier. Il s’est rendu ce mardi à Aix-en-Provence, en présence notamment du bâtonnier, dans le but de préciser les conditions du drame. Il explique : «Lorsqu’Arnaud s’est effondré, l’audience n’avait pas débuté, il n’y avait pas encore eu de plaidoiries, les magistrats n’étaient pas dans la salle. L’audience a été relocalisée sans que l’on connaisse la gravité de la situation. Pour le président, il s’agissait seulement d’un malaise.» Les deux salles, se situant chacune dans des ailes différentes du palais de justice, ne pouvaient communiquer. Ce n’est qu’à la fin de l’audience que l’information concernant le décès de l’avocat a été transmise.

Des détails confirmés dans un communiqué de presse de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui précise que le décès a été constaté à 15h15. L’audience, elle, a débuté à 14h30. «Il faut remettre l’église au centre du village, ajoute Eric Ader. Autant l’on peut s’affronter lorsqu’avocats et magistrats ne sont pas d’accord, autant lorsque la communauté judiciaire est endeuillée et que tout a été fait et accompli dans les meilleures conditions, il n’y a qu’une seule chose à faire : se recueillir devant la douleur de la famille.»

Une minute de silence a été observée ce mardi à la cour d’appel d’Aix-en-Provence lors de l’ouverture de l’audience de la première chambre, en présence d’Eric Ader et de toute la communauté judiciaire.