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Justice

En Corse, les incendies criminels de bateaux de promenade en mer se poursuivent

Ces trois nouveaux incendies succèdent à une série d’autres actes criminels intervenus début juin, qui avaient ravagé plusieurs bateaux dans le nord de l’île.

Le Catamaran Dolce Vita a été entièrement détruit par les flammes le mercredi 4 mai., à Calvi, en Haute Corse. (Olivier Sanchez/Crystal Pictures)
Publié le 25/06/2025 à 13h13

L’épidémie d’incendies criminels qui touche le secteur touristique corse se poursuit. Trois bateaux, dont deux d’une société de promenade en mer déjà visée en avril, ont été incendiés à Saint-Florent (Haute-Corse) dans la nuit de mardi 24 à mercredi 25 juin, selon plusieurs sources. Les trois embarcations, «détruites à 100 %», n’étaient pas à l’eau, mais dans le chantier naval du port de Saint-Florent, selon les pompiers. Ces derniers se sont rendus sur place au cours de la nuit, aux alentours de 2 heures du matin.

Deux de ces embarcations calcinées appartenaient à la même société propriétaire du Popeye, un bateau de promenade faisant figure d’institution sur l’île. Lui aussi avait été détruit par un incendie criminel fin avril, a détaillé une source proche du dossier. Le yacht d’un particulier a également été ravagé par les flammes.

Le procureur de Bastia Jean-Philippe Navarre a ainsi annoncé l’ouverture d’une enquête du chef de destruction par moyen dangereux en bande organisée. Elle a été confiée à la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) de Haute-Corse.

Des incendies à répétition depuis le mois de mai

Ces trois nouveaux incendies sont une nouvelle manifestation de la longue série qui touche les bateaux de promenade en mer. Avant Saint-Florent, la ville voisine de Calvi, toujours en Haute-Corse, avait été touchée début juin : cinq semi-rigides de trois sociétés différentes et un catamaran de balade. Mi-mai à Ajaccio, c’était un bateau de la compagnie effectuant les traversées dans le golfe d’Ajaccio qui avait été pris pour cible.

Le 20 mai, le collectif antimafia «Maffia no, a vita ié» (Non à la mafia, oui à la vie) avait dénoncé ces «attentats crapuleux» contre «le tourisme maritime», dont «la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise».

Auprès de Libé, le cofondateur de ce collectif anti-mafia, Léo Battesti, avait souligné, début juin, que le tourisme maritime serait un «terreau propice» au blanchiment d’argent, et donc à la criminalité organisée. «Vous pouvez très bien avoir 10 passagers sur un bateau mais si vous déclarez que vous en avez 20, ça passera inaperçu», expliquait-il alors. L’objectif de ces délinquants selon lui : «Eliminer la concurrence et les entreprises privées pour ensuite reprendre le contrôle des affaires.»