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Attaque d’un fourgon pénitentiaire dans l’Eure : les barreaux de la cellule de Mohamed Amra à la prison d’Evreux «avaient commencé à être sciés»

Au moins deux agents de l’administration pénitentiaire ont été tués et trois gravement blessés ce mardi 14 mai dans l’Eure lors de l’attaque de leur fourgon pénitentiaire qui transportait un détenu. Le gouvernement promet de retrouver les auteurs, toujours en fuite.

Des policiers sur les lieux de l'attaque au péage d’Incarville ce mardi 14 mai 2024. (ALAIN JOCARD/AFP)
Publié le 14/05/2024 à 14h56, mis à jour le 14/05/2024 à 22h28

En résumé :

- Au moins deux agents de l’administration pénitentiaire ont été tués et trois gravement blessés ce mardi 14 mai dans l’Eure lors de l’attaque de leur fourgon qui transportait un détenu.

- L’attaque s’est produite au péage d’Incarville, en Normandie, peu après 11 heures. L’un des véhicules des auteurs de l’opération a été retrouvé peu après les faits, «carbonisé».

- Le détenu évadé ainsi que les auteurs de l’opération sont activement recherchés par les forces de l’ordre. «Tout est mis en œuvre» pour les retrouver, a martelé Emmanuel Macron.

Le 14/05 à 22H19

13 condamnations mais aucune pour «infraction à la législation sur les stupéfiants.» L’homme en cavale âgé de 30 ans a été détenu à la prison de la Santé à Paris, au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis (Essonne) et aux Beaumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône), a rappelé ce mardi soir la procureure de Paris. Son casier judiciaire comporte 13 condamnations mais «aucune pour infraction à la législation sur les stupéfiants». Il est à la maison d’arrêt d’Evreux depuis le 11 avril et devait ensuite réintégrer la maison d’arrêt des Beaumettes. «Au cours de cette courte détention, il a été constaté que les barreaux de sa cellule avaient commencé à être sciés», a précisé la procureure. Selon une source proche du dossier, Mohamed Amra était convoqué mercredi pour une audience dans une procédure disciplinaire à la maison d’arrêt d’Evreux, après le constat lundi qu’«un barreau de sa cellule était recouvert de scotch».

Le 14/05 à 22H16

Plusieurs centaines de policiers et de gendarmes mobilisés, précise la procureure de Paris. Une partie des effectifs se concentre «sur la scène du crime, et une autre, sur la recherche des criminels», a-t-elle détaillé. «Des prélèvements minutieux sont actuellement effectués par le laboratoire balistique de Lille du service national de la police scientifique.» Les vidéos également font l’objet d’une exploitation minutieuse. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre le crime organisé, la PJ de Rouen et la PJ de Marseille. Les criminels recherchés sont poursuivis pour meurtre, tentative de meurtre en bande organisée, ils encourent la réclusion à perpétuité. La procureure qui s’est rendue sur place avec les magistrats de la JUNALCO, indique que «la scène est révélatrice de l’extrême violence dont se sont rendus coupables les criminels», et a insisté sur «la détermination de la justice qui sera à la hauteur de ce déchaînement de violence.»

Le 14/05 à 22H05

Mohamed Amra nécessitait pour tous ses déplacements d’une escorte de niveau 3, assure la procureure de Paris. Laure Beccuau a rappelé que le détenu évadé «exigeait pour tous ces déplacements d’une escorte de niveau 3, a minima constitué de trois agents». «La vigilance de l’administration pénitentiaire l’avait conduit à mobiliser cinq agents dont un officier d’expérience sur le trajet», rappelle la procureure de Paris, qui précise que ce niveau «n’a pas été décidé la veille» de l’attaque mais plusieurs semaines avant les faits. Elle rappelle également que les agents pénitentiaires «étaient armés» et que selon les premières constatations observées sur la scène de crime, «certains ont pu faire usage de leur arme de service».

Le 14/05 à 21H54

«Les victimes de l’attaque du fourgon étaient tous pères de famille», selon la procureure de la République de Paris. Laure Beccuau a précisé, lors d’une conférence de presse, le profil des agents pénitentiaires pris pour cible lors du violent assaut ce mardi matin au péage d’Incarville en Normandie. Le premier agent décédé, était capitaine, et avait 52 ans. Il était pacsé et père de jumeaux nés en 2003. Le second, âgé de 34 ans, était surveillant brigadier. Il était marié et attendait la naissance d’un enfant. Les trois agents blessés sont âgés de 58, 52 et 55 ans, sont tous pères de famille.

Le 14/05 à 21H45

Attaque contre des agents pénitentiaires dans l’Eure : les précédents. Après l’assaut meurtrier d’un convoi survenu ce mardi 14 mai au péage d’Incarville dans l’Eure, «Libération» fait le point sur les précédentes attaques ayant visé des agents escortant des détenus. Notre article.

Le 14/05 à 20H23

Le fourgon pénitentiaire a été percuté de face par un véhicule Peugeot volé avant l’assaut. Le parquet de Paris a donné plus de détails sur le déroulé de l’attaque survenue ce mardi matin contre un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville sur l’A13. «Il ressort des premiers éléments recueillis que ce jour 14 mai, à 10 h 57, après le passage du péage d’Incarville, le fourgon pénitentiaire a été percuté de face par un véhicule Peugeot volé. Ce véhicule avait franchi ce même péage quelques minutes auparavant et était resté en attente sur le bas-côté», détaille le texte. Le parquet note également la présence d’un véhicule de marque Audi qui suivait le fourgon. Un véhicule duquel «plusieurs personnes sont descendues, porteuses d’armes longues». L’escorte pénitentiaire était composée de cinq agents, venus de Caen. «Deux sont décédés, le pronostic vital d’un troisième est engagé et deux autres sont hospitalisés en urgence relative», précise le communiqué. Cinq agents pénitentiaires dont un officier, composaient l’escorte, classée 3.

Le 14/05 à 20H14

Le parquet de Paris donne plus d’informations sur le profil de Mohamed Amra. Un communiqué de presse publié en fin de journée ce mardi par le parquet de Paris donne de plus amples informations sur le profil du détenu évadé en fin de matinée lors de son trajet pour la maison d’arrêt d’Evreux. On y apprend que Mohamed Amra était emprisonné en exécution de plusieurs peines : 3 mois d’emprisonnement prononcés le 14 avril 2020 pour rodéos motorisés, 3 ans d’emprisonnement pour vol par effraction, association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime, extorsion par personne dissimulant son visage, destruction par moyen dangereux, vol en bande organisé, vol par effraction aggravée par une autre circonstance, violence avec arme n’ayant pas entraîné l’incapacité de travail. Il purgeait également une peine de 18 mois pour vol par effraction dans un local d’habitation. Par ailleurs, l’homme était en détention provisoire dans le cadre de plusieurs dossiers pour des faits de meurtre en bande organisée ou encore d’enlèvement et de séquestration d’otage. Selon BFM TV, l’homme a tenté de s’évader dimanche 12 mai en sciant les barreaux de sa cellule.

Le 14/05 à 20H04

Le plan épervier levé. D’une durée maximum de 4 heures, le plan épervier a été levé en fin d’après-midi ce mardi. Mais les forces de l’ordre restent mobilisées pour retrouver les fugitifs, a annoncé la gendarmerie. Notamment l’équipe du GIGN qui reste engagée pour participer à la traque du détenu évadé et de ses complices. Une enquête a été ouverte par la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée pour meurtres et tentatives de meurtre en bande organisée, évasion en bande organisée, acquisition et détention d’armes de guerre et association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime.

Le 14/05 à 19H53

Le ministre de la Justice va recevoir l’intersyndicale de l’Administration pénitentiaire à 14 heures mercredi. Éric Dupond-Moretti qui s’est rendu en fin de journée à Caen pour rencontrer les collègues et les familles des victimes, a qualifié cette attaque de «drame absolu». Les agents ont été «abattus comme des chiens», a-t-il dit, «par des hommes pour qui la vie ne pèse rien». «Qu’ils soient châtiés à la hauteur de ce qu’ils ont commis.» «La nation est en deuil, la République est attaquée», a conclu le ministre. Il recevra l’intersyndicale à 14 heures à la Chancellerie.

Le 14/05 à 18H12

L’intersyndicale appelle à un «blocage» des établissements pénitentiaires mercredi. L’ensemble des organisations syndicales de l’administration pénitentiaire appelle à un «blocage» mercredi des établissements et structures pénitentiaires et à une minute de silence à 11 heures, «en soutien» aux deux agents décédés mardi dans la violente attaque d’un fourgon qui transportait entre Evreux et Rouen un trafiquant de stupéfiants qui s’est évadé. «Cette journée doit être une journée «Prisons mortes «et pourra être reconductible», indique l’intersyndicale dans un communiqué, qui demande «une audience dès demain au ministre de la Justice et ses services» pour évoquer une série de revendications.

Le 14/05 à 18H10

«Mitraillage» en règle et «déflagration». Le village d’Incarville a été secoué mardi matin par la très violente attaque d’un fourgon pénitentiaire, dans laquelle deux agents ont été tués et trois autres grièvement blessés, à un péage sur cette commune rurale de l’Eure. «On a commencé à entendre une fusillade, moi je croyais que c’était un go-fast qui se faisait interpeller par les gendarmes», explique à des journalistes Jérôme Barbier, un habitant d’Incarville venu s’occuper de ses ruches sur la propriété de son père, qui jouxte le péage où l’attaque s’est déroulée. «Alors on s’est avancé en direction de l’attaque. Au début c’était que du mitraillage et puis ça s’est arrêté peut-être deux minutes, et ensuite il y a eu une grosse explosion, et puis deux derniers coups d’arme à feu», raconte-t-il.

Le 14/05 à 17H14

Le ministère de l’Intérieur appelle à ne pas partager les vidéos. Dans un post sur X, le ministère de l’Intérieur appelle à ne pas partager les images de l’attaque au fourgon qui tournent sur les réseaux sociaux. Pour qu’elles ne circulent pas plus, la place Beauvau invite les internautes à signaler les vidéos sur la plateforme Pharos.

Le 14/05 à 17H02

Qu’est-ce que «le plan épervier annoncé» par Darmanin ? Après l’attaque du fourgon pénitentiaire, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que 200 gendarmes étaient mobilisés dans le cadre d’un plan «Epervier» déclenché ce mardi. Ce plan, qui tire son nom du rapace, est utilisé en cas d’enlèvement, d’évasion ou lorsqu’il faut rechercher un ou plusieurs individus dans une zone territoriale sur laquelle exerce la gendarmerie. C’est le commandant du groupement de gendarmerie du département qui déclenche le dispositif, comme ce fut le cas dans l’Eure ce mardi. Si le protocole «Epervier» est enclenché en plein jour, on parlera d’un plan «Milan», s’il l’est en pleine nuit, on évoquera le plan «Hibou». Le dispositif peut être déployé pour une durée de 1 à 4 heures et peut être renouvelé au besoin.

Le 14/05 à 15H58

Une cellule de crise mise en place dans l’Eure. Sur X, la préfecture de l’Eure a annoncé la mise en place d’une cellule de crise autour du préfet quelques heures après l’attaque d’un fourgon pénitentiaire causant la mort d’au moins deux agents. «Les forces de sécurité sont mobilisées pour interpeller les auteurs de cette attaque meurtrière», explique la préfecture qui annonce, par ailleurs, le lancement d’une cellule de soutien psychologique «pour les témoins de l’attaque».

Le 14/05 à 15H51

Mohamed Amra, un détenu surnommé «la Mouche». Selon BFM, le fourgon pénitentiaire attaqué ce mardi matin transportait Mohamed Amra, un détenu de 30 ans surnommé «la Mouche»,«en mars 1994». D’après la chaîne d’information, le trentenaire rentrait à la prison d’Evreux après une audition avec le juge d’instruction de Rouen sur un dossier de tentative d’homicide, pour lequel il est mis en examen. Amra avait, par ailleurs, été condamné mardi dernier par le tribunal judiciaire d’Évreux pour des vols aggravés. Il était en outre mis en examen par la juridiction interrégionale spécialisée dans la lutte contre la criminalité et la délinquance organisées (JIRS) de Marseille pour «enlèvement et séquestration ayant entraîné la mort», a indiqué la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué. Ces dernières années, le désormais fugitif a été détenu à la prison des Beaumettes, à Marseille, à la prison de la Santé à Paris, et à Évreux donc.

Le 14/05 à 15H28

Le pronostic vital de deux agents pénitentiaires engagé. «Le pronostic vital de deux d’entre eux est au moment où je vous parle engagé», a déclaré le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Le troisième, blessé à l’oreille, est sorti de l’hôpital, selon les informations du Parisien.

Le 14/05 à 15H22

«C’est la République qui a été attaquée», selon Attal. Lors des questions au gouvernement, le Premier ministre Gabriel Attal a, à son tour, réagi à l’attaque d’un fourgon pénitentiaire dans l’Eure qui a causé la mort d’au moins deux agents. «C’est la République qui a été attaquée, notre justice, le refus de l’impunité sur lequel on a tiré», a déclaré le chef du gouvernement dénonçant une «attaque d’une violence inouïe, par la brutalité et la lâcheté de ses auteurs». «Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime abject», a-t-il promis, «nous n’économiserons aucun effort, aucun moyen, nous les traquerons, nous les trouverons et je vous le dis, ils paieront».

Le 14/05 à 15H16

Minute de silence à l’Assemblée nationale. En ouverture des questions au gouvernement, les députés ont respecté une minute de silence en hommage aux agents tués dans la matinée suite à l’attaque d’un fourgon pénitentiaire.

Le 14/05 à 14H56

«Un choc pour nous tous», réagit Macron. La mort d’au moins deux agents pénitentiaires dans l’attaque dans l’Eure d’un fourgon transportant un détenu, est «un choc pour nous tous» et «nous serons intraitables» à l’égard des «auteurs», a affirmé Emmanuel Macron sur le réseau social X. «L’attaque de ce matin, qui a coûté la vie à des agents de l’administration pénitentiaire, est un choc pour nous tous. La Nation se tient aux côtés des familles, des blessés et de leurs collègues. Tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime afin que justice soit rendue au nom du peuple français. Nous serons intraitables», a écrit le président de la République.

Le 14/05 à 14H52

«Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble», promet Dupond-Moretti. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a assuré que «tout» serait «mis en œuvre pour retrouver les auteurs» de l’attaque d’un fourgon pénitentiaire au péage d’Incarville, dans l’Eure, dans laquelle deux agents pénitentiaires sont décédés mardi matin. «Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de ce crime ignoble», a-t-il déclaré à la sortie de la cellule de crise de l’administration pénitentiaire. «Ce sont des gens pour qui la vie ne pèse rien. Ils seront interpellés, ils seront jugés, et ils seront châtiés à la hauteur du crime qu’ils ont commis», a-t-il ajouté.