En résumé :
- Une journée d’hommage à Dominique Bernard, enseignant tué vendredi à Arras, et à Samuel Paty, prof assassiné il y a trois ans, s’est déroulée ce lundi 16 octobre dans tous les établissements scolaires de France. Collégiens et lycéens n’ont commencé qu’à 10 heures et une minute a été observée à 14 heures. «Jamais la République ne pliera face au terrorisme», a déclaré Elisabeth Borne depuis le collège de Samuel Paty.
- Emmanuel Macron a présidé une réunion de sécurité, toujours sur fond de crainte d’importation du conflit entre Israël et le Hamas. Le cas de 193 personnes en situation irrégulière va être réexaminé a affirmé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à l’issue de la rencontre.
- L’auteur présumé de l’attaque terroriste de vendredi est toujours en garde à vue. De nationalité russe, âgé de 20 ans et fiché S, Mohammed Mogouchkov était suivi depuis peu par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Les Arrageois sont venus en nombre à la veillée organisée par la ville. «Fleurs, dessins, bougies et messages, vous avez été nombreux à avoir une pensée et un geste à la mémoire de Dominique Bernard», a tweeté la ville d’Arras qui a organisé une veillée silencieuse.
⚫️ Les Arrageois venus nombreux ce soir pour une veillée silencieuse au pied du Beffroi
— Ville d'Arras (@VilleArras) October 16, 2023
Fleurs, dessins, bougies et messages, vous avez été nombreux à avoir une pensée et un geste à la mémoire de Dominique Bernard#restonsunis
📸 Julien Mellin - Ville d’Arras pic.twitter.com/D6Knk3QZfQ
Seine-Saint-Denis: un homme placé en détention après avoir menacé de mort un instituteur. Un père de famille a été placé en détention provisoire en attendant d’être jugé le 13 décembre pour avoir menacé de décapitation l’instituteur de son enfant vendredi à la sortie d’école à Pantin (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris ce lundi auprès du parquet de Bobigny et de source policière. Âgé de 38 ans, ce ressortissant algérien a été interpellé vers 16H45 «sans difficulté» et placé en garde à vue vendredi, a-t-on appris de source policière. Il n’y a pas eu de blessé et aucun couteau n’a été retrouvé lors de son interpellation, précise cette source. Le mis en cause a été placé en détention provisoire lundi. Il comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Bobigny le 13 décembre pour menace de mort à l’encontre d’une personne chargée de mission de service public.
A Conflans, on honore la mémoire de Samuel Paty, et celle de Dominique Bernard puisque «La barbarie a encore frappé». La journée se termine au collège du Bois d’Aulne. Un nouveau rassemblement. Les mots après la minute de silence. Le recteur des Yvelines prend la parole mais aussi les professeurs, les anciens collègues de Samuel Paty, qui rendent hommage aux enseignants de Arras. «La barbarie a encore frappé», disent-ils. Des élèves sont présents ; des parents aussi. Une jeune fille se pointe derrière le micro. Elle est en troisième. Elle était en sixième il y a trois ans. «Je me souviens de la sidération, du choc, de la peur et des larmes des adultes, dit-elle avec une voix posée, avant de s’adresser à Samuel Paty. Je reste marquée pour toujours. Jamais, jamais je ne vous oublierai, je m’engage aujourd’hui en pensant à vous.»
A Conflans, la ville honore la mémoire de Samuel Paty : «La mort du professeur à Arras est bouleversante, forcément on fait le lien» Une retraitée sort d’une boulangerie de la ville des Yvelines, tarte aux pommes à la main, tout près de la place de la Liberté. La mairie organise un rassemblement sur cette place en fin de journée. La ville «honore» la mémoire de Samuel Paty : «Un symbole de la liberté d’expression, son nom restera à jamais gravé dans le cœur des Conflanais», écrit-elle dans un communiqué. La retraitée hésite un moment, cherche ses mots. Et : «Il y a des lieux qui me rappellent son existence, comme le collège mais aussi certaines rues que nous avions empruntées durant la marche blanche. C’était tellement fort. Je ne pensais pas participer à l’hommage ce soir ; on ne l’oublie pas mais on en parle moins entre nous. La mort du professeur à Arras est bouleversante, forcément on fait le lien.» Sa fille qui habite dans une ville à côté, Cormeille-en-Parisis, a demandé à son patron une autorisation pour sortir un peu plus tôt du bureau. Sa mère lui a demandé de l’accompagner au rassemblement.
A Arras, une alerte à la bombe, une minute de silence, des roses et les larmes qui débordent. Beaucoup de profs sont là, venus se réconforter les uns les autres : les petits groupes sont soudés, s’enlacent, une communauté en deuil. C’est ce temps-là, des retrouvailles, qu’a cassé l’alerte à la bombe. Une enseignante, enfouie dans un gros foulard mauve, hésite entre rester avec ses collègues, ou rentrer chez elle, dans sa famille, fuir le climat anxiogène, le déploiement des soldats de l’opération Sentinelle avec leurs fusils-mitrailleurs. Des gens amènent une femme, au visage blême, visiblement une agente de service du lycée, à la Protection civile. «Elle était déjà là vendredi», glisse l’un d’eux. Ils la soutiennent, elle est incapable de marcher seule. Lire notre reportage.
L’homme interpellé avec couteau près d’un lycée dans les Yvelines écope de six mois ferme. En comparaison immédiate, Owen C. a été condamné pour port illégal d’arme ce lundi par le tribunal de Versailles. L’homme, âgé de 24 ans, avait été interpellé vendredi dernier à Limay (Yvelines) à la sortie d’une mosquée et à proximité d’un lycée, couteau de cuisine en main. Le parquet avait quant à lui requis 10 mois ferme. L’avocate de l’accusée annonce faire appel.
La mère et la sœur du jeune radicalisé remises en liberté. Les deux femmes étaient placées en garde à vue depuis vendredi, jour de l’attaque. Elles ont été libérées ce lundi, rapporte France Info de source proche de l’enquête. Le principal suspect est toujours en garde à vue.
L’ambassade de Russie en France soutient que le terroriste d’Arras s’est radicalisé en France. Mohammed Mogouchkov, l’homme originaire du Caucase russe qui a tué Dominique Bernard et blessé trois autres personnes à Arras, s’est radicalisé en France, puisqu’il était enfant quand il y est arrivé avec sa famille, soutient l’ambassade de Russie à Paris. «Nous aimerions attirer l’attention sur le fait qu’il est arrivé en France à l’âge de 5 ans et qu’il vit dans ce pays depuis lors. Il est évident que sa radicalisation n’a pas eu lieu en Russie», a déclaré l’ambassade, citée par l’agence de presse russe TASS et rapportée par Le Monde.
L’homme interpellé en possession d’un couteau près d’un lycée dans les Yvelines en comparaison immédiate. L’individu de 24 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines) cet après-midi. Il a été arrêté vendredi 13 octobre, à 15 heures à proximité du lycée Condorcet de Limay après un contrôle de police, à l’issue duquel un couteau de cuisine a été trouvé dans sa sacoche. Le parquet précise qu’il était «porteur d’un couteau avec une lame de neuf centimètres qu’il ne brandissait pas et n’exhibait pas», et «ne menaçait pas». Selon le ministère public, l’homme aurait déclaré être sans domicile fixe, et «toujours avoir [ce couteau] sur lui pour se défendre en cas d’agression». Son avocate, Me Chloé Rueff, dénonce un dossier «artificiel», «monté de toutes pièces», qui «n’a rien d’un attentat déjoué». Son client aurait été interpellé «sur des motifs discriminatoires» car il portait une djellaba et se trouvait «à proximité d’un lycée», a-t-elle estimé avant l’ouverture de l’audience. Des sources policières affirment que le prévenu est connu pour «radicalisation» et qu’il est fiché S.
«Face à la barbarie, à l’innommable, soyons à leur hauteur» : le maire de Lyon rend hommage aux professeurs. Grégory Doucet, le maire de Lyon (EE-LV), a tenu à montrer son «soutien absolu» et sa «reconnaissance infinie» aux professeurs, ces «remparts contre l’obscurantisme».
Le 16 octobre 2020, Samuel Paty était sauvagement assassiné dans son collège. Trois ans après, l’horreur à nouveau.
— Grégory Doucet (@Gregorydoucet) October 16, 2023
Dominique Bernard, professeur de français à Arras, est tué par le fanatisme religieux. Face à la barbarie, à l’innommable, soyons à leur hauteur. (1/2) pic.twitter.com/pida4qS22v
Xavier Bertrand a rendu hommage à Dominique Bernard. «Il y avait beaucoup d’émotion», a témoigné le président de la région Hauts-de-France (LR) à propos de la minute de silence observée dans le lycée où le professeur est mort. Xavier Bertrand a aussi donné des nouvelles des trois blessés : le plus grièvement touché, un agent technique, est «sorti d’affaire» et «devrait sortir de réanimation» dans «les jours qui viennent», et le professeur d’EPS blessé «mettra du temps à s’en remettre» mais «ses jours ne sont pas en danger». Le troisième, un agent, a repris le travail.
Les profs de retour au travail après l’attentat d’Arras : «Même si ça secoue, il faut continuer à enseigner». Malgré l’horreur, malgré la tristesse. Trois jours après l’attentat d’Arras et la mort de Dominique Bernard, professeur de français – et trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie –, 12 millions d’élèves et 860 000 enseignants ont dû reprendre le chemin de l’école ce lundi. A 8 heures du matin, dans le XXe arrondissement de Paris, entre le lycée Hélène-Boucher (environ 1 400 élèves) et la cité scolaire Maurice-Ravel (1 800 élèves de collège, lycée et BTS), il n’y a pas un élève en vue : conformément aux instructions du ministère de l’Education nationale, les cours ont été annulés de 8 heures à 10 heures pour permettre aux enseignants de discuter collectivement de la façon d’aborder le sujet avec leurs classes. Michel, le CPE de l’établissement est là pour accueillir les enseignants qui arrivent au compte-gouttes. Il a du mal à trouver les mots pour résumer son état d’esprit : «Tout le monde est atterré. On va discuter avec les collègues mais la situation est très difficile.» Lire notre reportage.
Attentat à Arras : «Faire corps».
Attentat à Arras : «Faire corps»
— Libération (@libe) October 15, 2023
C'est la une de @Libe lundi. pic.twitter.com/Fmegbk7OUD
Après l’attentat d’Arras : «Je cherche des messages d’espoir». Ce week-end, les Arrageois ont rendu hommage à Dominique Bernard, le professeur de lettres tué vendredi par un terroriste islamiste, partagés entre la tristesse et la volonté de «ne pas laisser la terreur gagner». Lire notre reportage.
«La République a de nouveau été prise pour cible» : le Sénat rend hommage à Dominique Bernard. En ouverture des débats sur le projet de loi de programmation des finances publiques, le Sénat a observé une minute de silence ce lundi, en mémoire du professeur Dominique Bernard, assassiné dans un attentat islamiste le 13 octobre à Arras. «Trois ans jour pour jour après l’assassinat de Samuel Paty dont nous commémorons aujourd’hui le triste anniversaire, la République a de nouveau été prise pour cible. Une fois de plus, une fois de trop, à Arras, le terrorisme islamiste s’en est pris à plusieurs enseignants et personnels éducatifs. Dominique Bernard dont le seul crime était d’être professeur de lettre a été lâchement assassiné», a déclaré le sénateur de l’Aveyron et vice-président du Sénat Alain Marc.
Les obsèques de Dominique Bernard se tiendront jeudi. Le professeur tué au couteau dans un attentat terroriste sera enterré jeudi 19 octobre, à 10 heures en la cathédrale d’Arras, annoncent le diocèse et une source proche du dossier. Ces obsèques seront présidées par l’évêque d’Arras Olivier Leborgne, a précisé le diocèse. Le président Emmanuel Macron se rendra aux obsèques.
A Colmar, un lycée évacué après une alerte à la bombe. Un mail inquiétant a été reçu par le lycée Blaise-Pascal, à Colmar dans le Haut-Rhin, ce lundi. «Je fais cette annonce pour vous dire que je vais faire un attentat terroriste. Celui-ci est qu’avertissement. Faites évacuer l’établissement», est-il écrit sur le message, rapporte France Bleu. «Des hommes à moi sont pas loin de votre lycée dans les alentours de Logelbach et Saint-Léon. Ils ont des bombes et sont sous ma protection». Le lycée a donc été évacué vers 13 heures. Quelque 600 élèves et professeurs ont appliqué la procédure attentat et se sont réfugiés dans le gymnase. La police a mis en place un périmètre de sécurité. Deux lycéens de 15 ans scolarisés dans l’établissement ont été placés en garde à vue, selon une source policière.
Fausses alertes à la bombe : sept mineurs interpellés dans le Val-de-Marne. La justice a recensé plus de 25 établissements visés par une quinzaine de fausses alertes à la bombe depuis la rentrée dans le Val-de-Marne, selon un communiqué du procureur de Créteil. Quatre mineurs âgés de 13 ans et 14 ans ont été placés en garde à vue ce lundi pour de fausses alertes visant un collège de Champigny-sur-Marne. Trois autres âgés de 15 à 16 ans viennent en outre d’être renvoyés devant la justice des mineurs du Val-de-Marne pour des faits similaires mais distincts, selon la même source.
Veillée silencieuse à Arras, à 17 heures. Sur le réseau social X (ex-Twitter), la ville d’Arras appelle à une veillée silencieuse à 17 heures à la mémoire de Dominique Bernard, professeur assassiné à coups de couteau dans l’attaque terroriste de vendredi dernier.
🕯️ Rassemblons-nous pour une veillée silencieuse
— Ville d'Arras (@VilleArras) October 16, 2023
Lundi 16 octobre,
À partir de 17h,
Au pied du beffroi
À la mémoire de Dominique Bernard et en soutien aux victimes, vous pourrez déposer une fleur, un dessin, un message, une bougie… pic.twitter.com/vE5VJfvbvk
Partout en France, les établissements scolaires ont marqué une minute de silence. Les collèges et lycées français ont respecté une minute de silence à 14 heures, en honneur à la mémoire du professeur de lettres Dominique Bernard, tué dans un attentat terroriste islamiste le 13 octobre dernier, mais aussi pour honorer Samuel Paty, professeur d’histoire-géo décapité il y a trois ans par un jeune radicalisé.