En résumé :
- Un retour au calme s’est esquissé dans la nuit de dimanche à lundi, après déjà une amélioration la veill. D’après le ministre de l’Intérieur, 3 200 personnes ont été arrêtées depuis mardi dernier et la mort de Nahel. Le Medef chiffres les dégâts à un milliard d’euros.
- Après le choc causé par l’agression visant le maire de L’Haÿ-les-Roses, des rassemblements de soutien se sont tenus ce lundi à midi devant de nombreuses mairies de France. Emmanuel Macron rencontrera mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences.
- Après avoir reçu les groupes politiques à Matignon, Elisabeth Borne a affirmé que sa «priorité est d’assurer le retour à l’ordre républicain», avec le maintien de l’énorme dispositif policier sur le terrain pour une troisième nuit consécutive.
Des hackers font fuiter les données personnelles de plus de 1 000 magistrats. Une plainte a été déposée lundi après la fuite de données personnelles de 1 121 magistrats par des hackers, dont la revendication fait implicitement référence aux violences urbaines après la mort de Nahel, a indiqué le ministère de la Justice. Une plainte a été déposée auprès du parquet de Paris pour «atteinte à un système de traitement automatisé de données», a détaillé la Chancellerie, confirmant une information du site Numerama. Le ministère a affirmé, sans plus de précision, qu’il s’agit de «données anciennes» et que «le piratage n’a pas visé les serveurs du ministère de la Justice».
Des rassemblements devant les mairies. A l’appel de l’Association des maires de France (AMF), de nombreux rassemblements de soutien au maire de L’Haÿ-les-Roses se sont tenus à la mi-journée devant les hôtels de ville, notamment à Nanterre où le jeune Nahel est mort. «Le temps est à l’apaisement», a insisté le maire de Nanterre, Patrick Jarry (DVG), soulignant qu’il fallait «rester sur cet appel de la famille de Nahel, de sa grand-mère», qu’il «remercie profondément». Emmanuel Macron, après avoir reçu lundi les présidents des deux assemblées, rencontrera mardi les maires de plus de 220 communes ciblées par les violences.
Que faire de la police française ? La maison police craque, à nouveau. La mort de Nahel, français d’origine maghrébine tué il y a une semaine par un fonctionnaire de la préfecture de police de Paris, et les violences qui ont suivi le drame, notamment dans les quartiers populaires, en témoignent. Lutte contre les contrôles au faciès, renforcement des dispositifs de contrôle, réduction de l’armement… Face aux dysfonctionnements une nouvelle fois mis au jour par la mort de Nahel, «Libé» s’est penché sur les pistes de refonte de l’institution policière. Notre analyse.
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— Libération (@libe) July 3, 2023
La mort de Nahel et les émeutes qui ont suivi reposent la question d’une réforme de l’institution. Une autre police est-elle possible ?
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«Un milliard d’euros de dégâts pour les entreprises», selon le Medef. Le futur ex-patron des patron Geoffroy Roux de Bézieux explique ce soir dans Le Parisien que, depuis le début des violence urbaines suite à la mort de Nahel, 200 commerces ont été pillés, 300 agences bancaires et 250 bureaux de tabac détruits.
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Borne botte en touche sur la cagnotte. Interrogée par la presse au sujet de l’appel aux dons pour soutenir le policier qui a tué Nahel, désormais supérieur à un million d’euros, Elisabeth Borne s’est défendue de toute intervention : «Ce n’est pas le gouvernement qui décide ou non de l’existence d’une cagnotte. C’est à la justice de se prononcer sur sa légalité». La Première ministre a toutefois concédé que l’identité du créateur de la cagnotte, Jean Messiha, «une personne proche de l’extrême droite [...] ne contribue pas à un retour de l’apaisement».
Elisabeth Borne et «l’ordre républicain». A la sortie de la réunion avec les groupes politiques à Matignon ce lundi soir, la Première ministre a assuré que «la priorité actuelle est d’assurer le retour à l’ordre républicain avec une réponse pénale très ferme. C’est pour ça que le dispositif [45 000 policiers et gendarmes] reste le même» ce lundi soir que les deux nuits précédentes.
La gauche frustrée à la sortie de Matignon. Sans surprise, les partis de gauches quittent Matignon déçus après plus de deux heures d’échanges avec Elisabeth Borne. «Tout ça pour ça, regrette Cyrielle Châtelain, présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. On est face à un gouvernement sans proposition, sans vision, qui applique une méthode Coué». Et son homologue communiste André Chassaigne d’alerter contre les «raccourcis». «N’allons pas dire que la seule solution est celle de la matraque», exhorte-t-il. Par Jean-Baptiste Daoulas
20 millions d’euros de dégâts pour les transports franciliens. Plusieurs dizaines de bus détruits, 2 tramways brulés, ainsi que leurs rails et leurs caténaires… D’après une première estimation d’Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports en région parisienne, les dégâts causés par les violences urbaines depuis la mort de Nahel se chiffrent à «au moins 20 millions d’euros», rapporte ce lundi soir Le Parisien. «Le recensement des biens endommagés continue», précise la RATP.
Après la mort de Nahel, le Tour arrive en France : que va faire la police ? Le Tour a traversé ce lundi 3 juillet la frontière entre le Pays basque espagnol et la France à Hendaye, très calmement, gorgé d’air salin après une escapade sur la côte, depuis Amorebieta-Etxano et vers Bayonne. L’organisation sportive, qui mobilise 28 000 forces de l’ordre durant trois semaines, est arrivée en France ce lundi 3 juillet en provenance du Pays basque espagnol. Sans, pour l’instant, être marquée par le contexte d’émeutes urbaines dans le sillage de la mort de Nahel. A lire ici.
Macron assure le maire de L’Haÿ-les-Roses de son soutien. Emmanuel Macron a assuré lundi le maire LR de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, dont le domicile a été la cible d’une violente attaque à la voiture bélier, de sa «confiance» et son «soutien», a indiqué l’Elysée. «On va bâtir ensemble les solutions», lui a également dit le président, qui ne s’est pour l’heure pas exprimé publiquement sur l’attaque, lors d’un échange téléphonique.
«Les opérations de maintien de l’ordre doivent être prioritairement réservées à des formations spécialisées», dit la CGT Intérieur. Le syndicat CGT Intérieur vient de publier un communiqué dans lequel ils estiment que les émeutes «se caractérisent par une particulière violence, visant plus particulièrement [...] les policiers et les gendarmes». Pour le syndicat, «les opérations de maintien de l’ordre doivent être prioritairement réservées à des formations spécialisées», plus à même de faire preuve de «sang-froid» et de «professionnalisme», «évitant ainsi des drames». «Il convient d’urgence de doter ces effectifs tant en termes de personnels que de moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs missions», conclut le communiqué.
Cinquante minutes et pas une de plus. La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, a claqué la porte de la rencontre d’Élisabeth Borne avec les chapeaux à plumes de l’opposition. «Ce qui est insupportable dans cette réunion, c’est que nous n’avons aucune réponse, proteste-t-elle. Ils peuvent faire toutes les diversions qu’ils veulent, un jeune homme de 17 ans est mort.» Panot s’en est pris également à une réaction trop faible selon elle du gouvernement au «communiqué d’un syndicat de policiers factieux» : «Ils ont peur de la police», accuse-t-elle. Par Jean-Baptiste Daoulas.
Mathilde Panot est déjà sortie de la rencontre à Matignon. « C’est insupportable. Comme on ne répond pas à mes questions… » pic.twitter.com/w9IaeDIxr6
— JeanBaptiste Daoulas (@jbdaoulas) July 3, 2023
Les bus et trams vont à nouveau s’arrêter plus tôt en région parisienne. Comme depuis plusieurs jours, les bus et les tramways dans toute l’Ile-de-France s’arrêteront «progressivement jusqu’à fin de service à 21 heures», prévient ce lundi soir la RATP. «Le passage des derniers bus et tramways pourrait intervenir dès 19 heures», précise la régie des transports parisiens, selon qui «la situation peut également évoluer selon les conditions de sécurité». Une mesure prise «pour assurer la sécurité des agents et des voyageurs», d’après Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports dans la région.
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C’est donc parti pour deux heures d’échanges à Matignon entre Elisabeth Borne et les présidents de groupes parlementaires. La cheffe du gouvernement est accompagnée des ministres Bruno Le Maire (Économie et finances), Christophe Bechu (transition écologique et cohésion des territoires), Olivier Klein (Logement), Jean-Noël Barrot (Numérique), Olivier Veran (porte-parole du gouvernement) et Franck Riester (relations avec le Parlement). «L’idée est de voir l’état des réflexions des uns et des autres», indique l’entourage de la Première ministre. Au terme de la réunion, les présidents de groupe (tous présents à l’exception de la frontiste Marine Le Pen, représentée par Sébastien Chenu), défileront à la queue leu leu au micro pour livrer leurs impressions (ça risque de faire long…), avant un point presse de Borne pour clore la séquence. Par Jean-Baptiste Daoulas.
Non, Olivier Marchal n’est pas l’auteur de cette lettre ouverte attaquant Omar Sy. Un faux document, dans lequel se trouve globalement une défense de la police française, signé de l’acteur et réalisateur, circule depuis plusieurs années déjà. L’avocat d’Olivier Marchal se réserve le droit d’en poursuivre les auteurs.
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Les représentants socialistes sont à Matignon. Les premiers arrivés à Matignon pour voir Elisabeth Borne ce lundi soir, dans le cadre de la réunion des groupes politiques après les violences urbaines, sont Boris Vallaud et Patrick Kanner, les présidents des groupes PS à l’Assemblée et au Sénat. «On va d’abord écouter la Première ministre, explique Vallaud. En fonction de ce qu’elle nous dira, nous nous ferons les témoins de ce que nous avons entendu sur les territoires.» Et Kanner, qui a demandé au Sénat l’organisation d’un débat sur les émeutes en vertu de l’article 50-1 de la Constitution, de renchérir : «Nous espérons beaucoup de lucidité de la part du gouvernement, et une capacité à entendre les propositions que nous ferons avec Boris Vallaud.» Par Jean-Baptiste Daoulas.
Le Conseil de l’Europe condamne les violences contre les élus en France. Le président du Congrès du Conseil de l’Europe déplore et condamne «l’intensification et la multiplication inquiétante de violences, agressions et menaces» envers les élus locaux ces derniers jours en France, dans un contexte de vague de violences urbaines après la mort de Nahel. Depuis que l’adolescent a été tué par un policier à Nanterre mardi dernier, «plus de 150 mairies et bâtiments municipaux, ainsi que de nombreuses écoles et centres culturels, ont été endommagés, privant les citoyens d’un fonctionnement normal de leurs services publics», dit Leendert Verbeek, cité dans un communiqué ce lundi. Il s’associe également «à l’appel de l’Association des Maires de France (AMF) à la mobilisation civique contre les violences».
Les remerciements du maire de L’Haÿ-les-Roses. Devant une foule dense, composée notamment d’un millier d’habitants de la commune, le maire LR Vincent Jeanbrun a prononcé un discours teinté d’émotion après l’attaque sur son domicile dans la nuit de samedi à dimanche : «Merci d’être là si nombreux aujourd’hui, pour les marques d’affection pour ma famille après les derniers jours qui étaient si terribles.» L’élu de droite s’est ensuite lancé dans une anaphore : «Merci d’être venus dire votre attachement à notre République terriblement menacée», «merci d’être venus dire votre attachement à notre démocratie si précieuse et qui recule», «merci d’être venus témoigner votre soutien aux milliers d’élus locaux qui, à L’Haÿ-les-Roses comme partout en France, consacrent avec abnégation leur vie aux autres».
Le cortège avance lentement dans L’Haÿ-les-Roses. Des «Tenez bon» ou «On est avec vous» sont lancés depuis les fenêtres de certains habitants quand le cortège passe devant leurs immeubles. «Merci beaucoup, vous savez pas ce que ça nous fait», répond le maire à chaque message d’encouragement. Sur les trottoirs, certains s’amusent de voir tous ces élus de premier plan dans leur rue. «Il est petit en fait, Ciotti», souffle par exemple une retraitée. «Oh y’a Larcher ! Tu sais que si Macron meurt, c’est lui qui le remplace», explique quelques mètres plus loin un homme à un ami. Quelques instants plus tard, la foule se fige pour une marseillaise entre une agence CIC et un Orpi immobilier. Par Sacha Nelken.