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EN DIRECT - Mort de Nahel : Borne promet des moyens «massifs pour protéger les Français» les 13 et 14 juillet

Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier
Dix jours après la mort de Nahel, les violences urbaines se sont calmées, au grand soulagement de l’exécutif. Mais des tensions politiques apparaissent après l’interdiction d’une marche en hommage à Adama Traoré.
Elisabeth Borne, 7 juillet 2023. (Bertrand Guay/AFP)
publié le 8 juillet 2023 à 8h37
(mis à jour le 8 juillet 2023 à 18h19)

- La marche pour Adama, prévue ce samedi 8 juillet à Persan, a été interdite par le préfet du Val-d’Oise, décision confirmée hier soir par le tribunal administratif de Cergy Pontoise. Le rassemblement place de la République à Paris a également été interdit.

- D’autres «marches citoyennes», contre les violences policières et pour défendre les quartiers populaires, se sont tenues ce samedi dans plusieurs villes du pays à l’appel de 90 organisations de gauche.

- Vendredi, Olivier Véran a assuré que le gouvernement restait «vigilant et très mobilisé» face au risque d’émeutes.

il y a 671 jours

Un 14 juillet sous haute tension. Elisabeth Borne promet des «moyens massifs pour protéger les Français» lors du week-end du 14-Juillet, pendant lequel la vente de mortiers d’artifices sera interdite, afin d’empêcher de nouvelles violences après celles qui ont suivi la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre. «Les moyens seront massifs pour protéger les Français pendant ces deux jours sensibles » (13 et 14 juillet), déclare la Première ministre dans un entretien au Parisien mis en ligne samedi soir. En outre, un décret publié dimanche interdira la «vente», le «port» et le «transport de mortiers d’artifices», annonce-t-elle, en précisant que «seuls les professionnels, qui organiseront les feux d’artifice dans les communes, pourront en acheter».

il y a 671 jours

A Marseille, 750 personnes se sont réunies pour dénoncer les violences policières. Selon la préfecture des Bouches-du-Rhône, 750 manifestants se sont rassemblés ce samedi après-midi. En présence notamment du député insoumis de Marseille Manuel Bompard. Celui-ci s’est dit «stupéfait» du «déni» des autorités sur les problèmes des violences policières. «Manifestement le pouvoir politique a l’intention de parler de tout sauf de ça, donc c’est utile qu’il y ait des manifestations», a souligné Manuel Bompard.-

il y a 671 jours

Éric Coquerel nie toute violence à Paris. Et rappelle que la seule volonté était d’«occuper la place quelques minutes le temps de montrer symboliquement qu’on n’acceptait pas cette interdiction». Face au commissariat du Ve et VIe arrondissement de Paris, le député LFI de Seine-Saint-Denis est venu soutenir les deux membres du comité Adama interpellés et placés en garde à vue à l’issue du rassemblement. Dans une vidéo postée sur twitter, il raconte la scène : «on a vu arriver à la fin de la manifestation des BRAV-M qui manifestement visaient des personnes, notamment le frère d’Assa Traoré pour soit disant des évènements qui seraient arrivés place de la République […]», raconte le député de Seine-Saint-Denis qui nie toute violence de la part des membres du comité Adama et des manifestants.

«Je demande la libération immédiate de Youssouf Traoré. Son arrestation lors d’une manifestation qui rend hommage à son frère tué par la police est une provocation. Elle est de nature à ne pas calmer les choses. Je demande aussi la libération immédiate de l’autre membre du comité Adama», a martelé Eric Coquerel. Par ailleurs, le député de Seine Saint Denis confirme l’information selon laquelle Youssouf Traoré a été emmené à l’hôpital de la Pitié Salpétrière car «manifestement il a été blessé lors de son interpellation, ce qui aggrave en quelques sortes les faits», a-t-il ajouté.

il y a 671 jours

La préfecture de police de Paris annonce qu’une procédure judiciaire est engagée contre Assa Traoré. Dans un communiqué publié sur twitter en fin d’après-midi, la préfecture de police de Paris s’est félicitée de la mise en place d’un «dispositif de police […] [qui] a permis de réagir sans délai». «Deux interpellations ont été effectuées, au moment de la dispersion, pour des violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, commises place de la République», précise le texte. Avant d’ajouter : «le délit d’organisation d’une manifestation non déclarée étant manifestement caractérisé, une procédure judiciaire est engagée à l’encontre de l’organisatrice».

il y a 671 jours

Pour Sandrine Rousseau, l’arrestation du frère d’Adama Traoré est «une honte». Egalement présente lors du rassemblement organisé place de la république cet après-midi à Paris, la députée EE-LV de Paris a dénoncé l’arrestation de Youssouf Traoré, le frère d’Assa et Adama Traoré. La députée a notamment partagé la vidéo de son interpellation.

«Le frère d’Adama arrêté c’est une honte. Il n’y avait aucune raison. Tout se passait très bien. La manifestation était en train de se disperser dans le calme à l’appel d’Assa Traoré. J’étais à proximité rien ne justifie ce qui s’est passé» a fustigé la députée sur Twitter.

il y a 672 jours

«A Vénissieux, les gamins se sont identifiés à Nahel». Dans la manifestation lyonnaise, Djamel Attalah, 59 ans, se protège du soleil derrière son bob et ses lunettes noires. «À Vénissieux, les gamins se sont identifiés à Nahel car ils vivent la même chose quotidiennement», estime-t-il après les affrontements qui ont secoué la banlieue lyonnaise depuis le 28 juin. Il y a 40 ans, il était de ceux qui avait initié la Marche pour l’égalité (surnommé la Marche des Beurs), partie du quartier des Minguettes de Vénissieux après une bavure policière. L’homme dit ne pas avoir été surpris de la révolte des quartiers populaires la semaine dernière : «Aujourd’hui c’est encore plus grave qu’il y a quarante ans !», s’écrie-t-il sans parvenir à cacher sa colère. La marche du jour s’est terminée dans le calme et la bonne humeur après que le cortège a rejoint le quartier Les États-Unis, dans le VIIIe arrondissement. Entre 1 000 et 1 200 personnes ont été recensées par les organisateurs. De notre journaliste Théo Mouraby.

il y a 672 jours

Éric Coquerel demande la libération immédiate de Youssouf, le frère d’Assa Traoré. Le député LFI de la Seine-Saint-Denis Éric Coquerel, présent au rassemblement organisé cet après-midi place de la république à paris, s’est insurgé de l’arrestation de Youssouf Traoré au moment de la dispersion. «Alors que tout s’était bien passé lors de la marche […], la police a procédé à l’arrestation de deux personnes dont Youssouf l’un des frères d’Assa Traoré qui organisait l’évacuation de celle-ci. Je demande sa libération immédiate», a écrit le député sur twitter.

il y a 672 jours

Aux abords de la Gare de l’Est, le frère d’Assa et Adama, Youssouf Traoré, interpellé par la BRAV-M. A Paris, autour du boulevard de Magenta, la fin du rassemblement organisé par le comité Adama est marquée par de nombreux moments de tensions avec les forces de l’ordre. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent l’action de plusieurs dizaines de membres de la BRAV-M. Notamment l’interpellation musclée de divers membres du comité Adama dont Youssouf Traoré, le frère d’Assa et Adama Traoré, menotté après un placage au sol.

Sur les images, on peut voir les agents de la BRAV-M dégager le passage à coups de matraque ou de bouclier. Jusqu’à faire voler au sol des journalistes et photographes. Sur twitter, le journaliste Pierre Tremblay, vidéo à l’appui, affirme que des «confrères sont violemment molestés par la BRAV-M» et que la «manifestation Adama Traoré se termine par de brutales interpellations ciblées».

il y a 672 jours

A Paris, Assa Traoré demande à la foule de se disperser. En haut du boulevard Magenta, Assa Traoré grimpe sur un arrêt de bus. «Elle va dire à tout le monde de partir», pronostique un marcheur. Correct. La représentante du comité Adama Traoré, armée d’un haut-parleur, prend la parole : «Vous avez eu le dernier mot. On a exercé un droit fondamental, l’État doit reconnaître qu’il y a du racisme en France. Maintenant, dispersez-vous.» La foule applaudit. Pendant ce temps, Assa Traoré file en vitesse, escortée par une dizaine de personnes. Des CRS la suivent. Pour l’arrêter ? «Des élus autour d’elle, vite !», intime, craintif, Éric Coquerel, son écharpe tricolore apparente. La militante finit par monter sur un scooter, sans avoir été inquiétée. Entre-temps, le gros des manifestants est parti, même si quelques-uns continuent de traîner rue du Faubourg Saint-Martin. De notre journaliste Alexis Pfeiffer.

il y a 672 jours

Dans la marche lyonnaise, une minute de silence respectée devant le Carrefour de Vénissieux. Le cortège est parti de Vénissieux (banlieue lyonnaise) où plusieurs centaines de personnes convergent en ce moment vers Lyon, en chanson et dans la bonne humeur malgré la chaleur abrutissante. Après une demi-heure de marche, l’ensemble du cortège marque une pause devant le Carrefour de Vénissieux et observe une longue minute de silence, le poing levé. Un hommage aux deux jeunes tués par les policiers, il y a presque un an, sur le parking du supermarché pour un refus d’obtempérer. «En 40 ans rien n’a bougé. On doit toujours défendre le droit de vivre de ces gamins dans les quartiers», s’indigne Nouria, 42 ans. De notre journaliste Théo Mouraby.

il y a 672 jours

Au moins 2 000 personnes rassemblées à Paris. Lors de sa conférence de presse organisée place de la République, Assa Traoré n’a pas manqué de fustiger le gouvernement. «On autorise la marche de néonazis mais on ne nous autorise pas à marcher. La France ne peut pas donner des leçons de morale. Sa police est raciste, sa police est violente», a-t-elle martelé. Peu après les forces de l’ordre ont demandé aux gens de se disperser et quelques bousculades ont eu lieu, alors que les manifestants criaient «Justice pour Nahel». Selon l’AFP, au moins 2 000 manifestants sont présents cet après-midi au rassemblement. Après la prise de parole d’Assa Traoré, un cortège s’est élancé dans le calme de la place de la république en direction du boulevard Magenta.

il y a 672 jours

«J’ai vécu des violences policières», raconte Sadia, place de la République. Après un discours devant la fontaine située au centre la place de la République, Assa Traoré emmène la foule le long du boulevard Magenta. Fusent des : «Justice pour Adama», «Pas de justice, pas de paix» et des «Tout le monde déteste la police». Certains brandissent leur poing, d’autres tapent frénétiquement des mains. Parmi tous ces marcheurs, Sadia a fait le déplacement depuis la Seine-Saint-Denis : «J’ai vécu des violences policières. Mon enfant de 22 ans en a vécu, mes gosses de 7 et 5 ans vont en vivre. Et on voudrait nous empêcher de marcher ? Non.» Derrière le cortège, les policiers veillent au grain. De notre journaliste Alexis Pfeiffer.

il y a 672 jours

À Lille, la mobilisation maintenue malgré l’interdiction de manifester. Les rassemblements qui devaient se tenir samedi et dimanche ont été interdits vendredi soir par la préfecture du Nord. Le préfet a justifié sa décision dans un communiqué, estimant que ces marches avaient «vocation à engendrer des troubles à l’ordre public» et étaient «susceptibles d’inciter à des actions violentes à l’égard des forces de l’ordre». Mais ce samedi après-midi, malgré l’interdiction, des centaines de Lillois sont descendues dans les rues.

il y a 672 jours

A Marseille, «pas de justice, pas de paix» scandent les manifestants. Des centaines de manifestants se sont donnés rendez-vous place Cadenat dans le IIIe arrondissement de Marseille ce samedi après-midi. Selon le communiqué de la préfecture de police les organisateurs des manifestations ont travaillé avec la préfecture de police sur un nouvel itinéraire en dehors du centre-ville. La préfète de police, Frédérique Camilieri, avait évoqué «la forte affluence touristique dans le centre-ville et la protection des riverains et commerçants dans cette zone, fortement impactée par les violences et dégradations la semaine dernière».

il y a 672 jours

«Danger. Danger», pour Jean-Luc Mélenchon.

il y a 672 jours

«Les policiers sont tellement nombreux qu’ils verbalisent ceux qui portent des t-shirts Adama Traoré». «Ils ne veulent pas que le comité Adama puisse se rassembler. Ils jettent de l’huile sur le feu !», vitupère Assa Traoré, en référence à l’annulation de la Marche pour Adama prévue dans l’Oise, transformée en un rassemblement sur la place de la République, lui aussi interdit. C’est pourtant là qu’elle se tient, à 14 h 45, ce samedi. «Les policiers sont tellement nombreux qu’ils verbalisent ceux qui portent des t-shirts Adama Traoré», poursuit-elle. Issa peut en témoigner : un peu plus tôt, le jeune homme a écopé d’une amende de 135 euros, avant d’être sommé de quitter les lieux. Forcé de retourner dans le métro, il peste : «J’ai les nerfs. On veut juste manifester calmement.» Autour, la foule s’est massée et hurle «Liberté, liberté» quand elle n’est pas en train de huer les policiers. De notre journaliste Alexis Pfeiffer.

il y a 672 jours

Pour Éric Coquerel, l’Exécutif met la «France au banc des démocraties». «A force de multiplier les interdictions d’un droit constitutionnel, celui de manifester, de pratiquer une répression disproportionnée des mouvements sociaux, d’employer une doctrine d’utilisation de la police dangereuse pour les libertés […] l’exécutif met la France au banc des démocraties», a abondé Éric Coquerel. Le député insoumis de Seine-Saint-Denis est présent au rassemblement parisien en compagnie d’une dizaine de députés du mouvement, dont la cheffe du groupe Mathilde Panot.

il y a 672 jours

A Paris, un important dispositif policier déployé. Autour de la place de la République, la circulation n’a pas été coupée. «Il y a une interdiction à se rassembler pacifiquement place de la République. C’est une entorse à la république extrêmement grave de nous dénier le droit de manifester, a dénoncé la députée LFI de Paris Danielle Simonnet dans une vidéo publiée sur son compte twitter. Avant de montrer à l’image l’important dispositif déployé aux abords de l’esplanade. «Toute la police encercle, nasse le collectif Adama qui est joint avec d’autres collectifs. Il ne faut rien lâcher, encourage la députée. C’est le racisme qui abîme la république».

il y a 672 jours

Pour Olivier Faure, le gouvernement «renforce les frustrations». Le premier secrétaire du Parti Socialiste a dénoncé la décision d’interdire la «marche Adama» prévue à Beaumont ainsi que le rassemblement organisé sur la place de la République à Paris. «Est-ce que le gouvernement se rend compte qu’en interdisant l’expression pacifique de la colère il renforce les frustrations et, implicitement, adresse le message qu’il n’est possible d’être entendu que par la violence ?» s’interroge Olivier Faure.

il y a 672 jours

Assa Traoré prend la parole place de la République. Quelques minutes avant 15 heures et le début du rassemblement place de la République à Paris, Assa Traoré s’est exprimée un court instant face à des journalistes et à des manifestants réunis à l’ombre des arbres. «C’est une interdiction politique que nous avons eue, qui touche directement l’affaire Adama Traoré. Parce qu’ils ne veulent pas que le comité Adama puisse s’organiser, qu’on puisse rassembler nos colères», a-t-elle affirmé. Une prise de parole également à destination de la jeunesse. «Je dis à cette jeunesse : venez, marchez, pour dénoncer l’impunité policière, pour dénoncer toutes les violences policières», lance la sœur d’Adama Traoré, mort un soir de juillet 2016 dans la cour de la gendarmerie de Persan. Avant de poursuivre par une énumération des récentes victimes de la police. «En quelques semaines on a eu Mozomba à Sarcelles [ndlr : mort le 4 juin après une course-poursuite avec la police], Mohamed à Marseille [ndlr : un homme de 27 ans ayant succombé à un impact au thorax en marge des violences urbaines] et Nahel à Nanterre […], a listé Assa Traoré. On n’accepte pas lorsqu’on veut s’organiser».