Emmanuel Macron recevra Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet demain. Peu de choses ont filtré de la réunion de interministérielle présidée ce dimanche soir à l’Elysée par Emmanuel Macron. Selon les éléments de langage communiqués sur BFMTV, le président de la République a demandé à ses ministres de « continuer à tout faire pour rétablir l’ordre » et de débuter un « travail de long-terme pour comprendre ce qui s’est passé en France ». Dans cette optique, il doit recevoir demain Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. Elisabeth Borne doit, elle, recevoir les présidents de groupes de l’Assemblée. Par ailleurs, le président de la République doit réunir mardi à l’Elysée quelque 220 maires aux prises avec des troubles ces derniers jours.

Un dispositif incendiaire retrouvé au domicile d’un maire du Rhône. Un dispositif destiné « sans ambiguïté » à provoquer un feu a été retrouvé dimanche matin au domicile du maire d’une petite ville du Rhône au sud de Lyon, Charly. « Heureusement, aucune victime n’est à déplorer », indique la municipalité dans un communiqué, précisant que la brigade de gendarmerie d’Irigny est intervenue, qu’une plainte a été déposée et le procureur de la République informé. « C’est un choc », a réagi l’élu, Olivier Araujo, sur France 3 dimanche, ajoutant qu’il « ne baisse pas les bras ». « Dans ce contexte national, je suis évidemment inquiet de retrouver cela devant chez moi. Il y a une remise en question de tout, et au-delà des institutions, on s’en prend aux personnes qui essaient de les faire vivre. Mais, attaquer les personnes à leur domicile, ça interroge vraiment sur la relation d’une minorité vis-à-vis de l’autorité. On a l’impression qu’il n’y a plus de règles, c’est fou ! », a-t-il ajouté.

La une de « Libé » demain.

Un rassemblement demain à L’Haÿ-les-Roses après l’attaque du domicile du maire.

L’Iran appelle le gouvernement français à écouter « les demandes de son peuple ». Nasser Kanani, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a conseillé ce dimanche au gouvernement français de « faire attention aux demandes des manifestants » et de « mettre fin aux affrontements violents avec son propre peuple ». Il a également demandé aux citoyens iraniens d’éviter les voyages inutiles en France dans l’actuelle situation. Ironie quand tu nous tiens…

Vincent Jeanbrun en appelle «à un sursaut républicain». «Je veux dire à tous ceux qui pensent faire vaciller la République, à tous ceux qui pensent nous faire peur et nous intimider que jamais nous ne céderons». Dans une interview au Parisien, le maire de l’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, a affiché sa détermination après l’attaque subie à domicile par sa femme et ses enfants. «Etre maire, c’est défendre la République. J’en appelle à un sursaut républicain», dit l’élu, qui estime qu’«il y a clairement une volonté d’assassinat» derrière l’assaut à la voiture bélier enflammée. Le maire dit encore qu’il passera la nuit qui s’annonce «entouré des [s] iens, de [s] a femme et de [s] es enfants et au chevet de [sa] ville» avant, une nouvelle fois, d’en appeler «au calme, à l’unité, à la raison et au sursaut républicain».

Le Tour de France attentif aux événements. «Nous regardons la situation avec une attention particulière.» Pierre-Yves Thouault, le directeur adjoint du Tour de France, assure ce dimanche soir que l’organisation de la Grande Boucle est très vigilante au contexte d’embrasement, alors que la course va retrouver lundi les routes de l’Hexagone après deux premières étapes disputées au Pays basque espagnol. «Nous sommes en contact permanent avec le ministère de l’Intérieur», explique encore Thouault. Car les événements ne sont évidemment pas neutres alors que l’épreuve mobilise quelque 28 000 membres des forces de l’ordre. La poursuite de la course n’est toutefois pas remise en cause par les autorités. «On a suivi un peu en regardant les réseaux sociaux», relate Matis Louvel, membre de l’équipe Arkéa-Samsic. «On en parle à table entre coureurs, confirme Benoît Cosnefroy (AG2R-Citroën). On trouve ça un peu fou de l’extérieur. On voit des scènes qu’on ne pensait pas voir en France un jour.»

Les émeutes en France font fuir les touristes : un millier d’annulations, rien qu’à Paris. Les violences urbaines en France ont déclenché des annulations de réservations de séjours de la part des clients étrangers, notamment américains, une clientèle pourtant cruciale pour Paris et la France, déplore le patron de l’Office de tourisme de Paris, Jean-François Rial. Si ces émeutes perdurent, ce ne sera pas bon pour l’image de la France à un an des Jeux olympiques, s’inquiète-t-il. «Aujourd’hui à Paris, avec les violences, on a déjà des milliers d’annulations. Sur début juillet, je pense qu’on est déjà autour des 20-25 % d’annulations à Paris sur la clientèle internationale et je ne serais pas étonné que ce soient les mêmes chiffres pour l’ensemble de la France», affirme Jean-François Rial.

«Mobilisation civique contre les violences urbaines» à Perpignan. La Ville de Perpignan et son maire (RN) Louis Aliot annoncent qu’une «mobilisation civique contre les violences urbaines» se tiendra lundi 3 juillet à midi devant l’Hôtel de ville. Le communiqué précise que Louis Aliot «s’exprimera à cette occasion sur ces troubles gaves à l’ordre républicain». «Demain comme beaucoup de maires de France, à l’appel de l’Association des maires de France, j’inviterai les habitants de Perpignan à se rassembler devant la mairie en demandant le retour à la paix civile….sans trop y croire», affirme l’élu sur Twitter.

Latifa Ibn Ziaten lance un appel au calme et à la responsabilité à destination des parents. Latifa Ibn Ziaten, la mère du militaire français assassiné par Mohammed Merah en 2012, appelle au calme et demande aux parents des jeunes qui sont dans la rue depuis plusieurs jours de protéger leurs enfants. «Parce que tout ce qui se passe aujourd’hui est très grave. Je sais qu’on vit en difficulté, c’est vrai qu’on a des problèmes, beaucoup de soucis aujourd’hui. Mais pas par la violence, ça nous apportera rien. C’est à nous de faire tous nos possibles pour veiller sur nos enfants», a-t-elle affirmé dans une vidéo publiée sur Twitter.

Sauver la jeunesse… et la police, par Serge July. Pour réparer le lien avec la France de l’exclusion, il est vital que la déontologie redevienne le cœur battant de l’institution policière, avec un retour à une police de proximité et une meilleure formation des agents. Lire le billet.

45 000 policiers et gendarmes mobilisés dimanche soir, annonce Darmanin. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonce la reconduction du dispositif de maintien de l’ordre dimanche soir, avec, pour la troisième nuit consécutive, 45 000 policiers et gendarmes mobilisés pour faire face aux émeutiers qui agitent le pays depuis la mort du jeune Nahel mardi à Nanterre. Le ministre a donné des «consignes de fermeté» et a demandé «comme précédemment que des interpellations soient menées, dès que possible», a précisé son entourage.

Mort de Nahel : les jeux vidéo, coupables idéaux mais pas dupes. Les hommes politiques de droite aiment apporter des explications simples aux problématiques sociales, forcément complexes. Avec sa tirade sur une jeunesse «intoxiquée» aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo, Emmanuel Macron n’a pas dérogé à la règle après quatre jours de violences urbaines. Ce serait donc eux les coupables idéaux. GTA, Zelda, Call of Duty ou The Witcher 3, et peu importe qu’on n’ait encore vu aucun jeune lancer un sort de feu sur des policiers… Plusieurs personnalités du monde du jeu vidéo se sont alarmées de l’analyse du président, faisant le lien entre le gaming et les violences urbaines de ces derniers jours. Lire notre analyse.

Le défilé mode hommes Celine prévu dimanche soir à Paris n’aura pas lieu. Le créateur Hedi Slimane a annoncé cette annulation à cause des violences liées à la mort de Nahel et en raison du caractère «déplacé» de l’évènement. Hedi Slimane évoque d’abord dans son court texte sur Instagram la «sécurité» et «l’évolution incertaine de ces troubles d’une grande gravité». Puis le créateur stipule qu’«un défilé de mode dans Paris, alors que la France et sa capitale sont ainsi endeuillées et meurtries, semble, de mon seul point de vue, inconsidéré et totalement déplacé».

Le collectif Pas sans nous affirme que «les révoltes disent la colère et la soif de justice sociale». «Comment ne pas hurler notre colère face à la mort de Nahel à Nanterre dans des conditions qui sont inacceptables ?» Le collectif Pas sans nous, qui joue un rôle de syndicat des quartiers populaires, exprime sa colère après la mort de Nahel, tué par un tir de policier. «Disparition des services publics [et] une précarité qui ne fait que s’aggraver. Nous n’avons pas tenu compte du bilan des révoltes sociales de 2005», déplore l’association, qui exige «un vrai Grenelle pour les quartiers», «des actes» et que «justice soit faite».

Une manifestation en soutien aux forces de l’ordre. «Il n’est pas question de faire des revendications politiques ou de stigmatiser certaines personnes», assure Pierre Bredeau, un réserviste de l’armée de terre à l’initiative du rassemblement organisé mardi prochain sur le Champ de Mars «en soutien aux forces de l’ordre, aux pompiers et aux agents qui sont pris à partie depuis quelques jours partout en France». Selon le communiqué de la manifestation, où les drapeaux tricolores sont les «bienvenus», ce devrait être un moment «pour rappeler et soutenir l’autorité et les valeurs de notre pays actuellement mises à mal et non respectées». Pierre Bredeau est le fondateur de la première passerelle privée entre le monde de l’entreprise et le monde militaire.

La grand-mère de Nahel appelle au calme. «Arrêtez, ne cassez pas». Nadia, la grand-mère de Nahel, tué mardi par un policier à Nanterre, a lancé ce dimanche sur BFMTV un appel au calme après une cinquième nuit consécutive d’émeutes urbaines causée par la mort de son petit-fils de 17 ans. «Les gens qui sont en train de casser, je leur dis : arrêtez. Qu’ils ne cassent pas les vitrines, qu’ils ne cassent pas les écoles, pas les bus. Arrêtez, c’est des mamans qui prennent les bus, c’est des mamans qui marchent dehors», a exhorté Nadia. «On veut que ces jeunes-là restent tranquilles. Nahel, il est mort. Ma fille avait un seul enfant, elle est perdue, c’est fini, ma fille n’a plus de vie. Et moi, ils m’ont fait perdre ma fille et mon petit-fils», a-t-elle poursuivi.

Elisabeth Borne réitère son soutien à Vincent Jeanbrun, dont le domicile a été attaqué à la voiture-bélier.

Deux cagnottes de soutien lancées et pas mal de questions sur leur légalité. Après la mort de Nahel par un tir de policier, deux cagnottes ont été lancées : une pour la famille de l’adolescent, l’autre pour le policier mis en examen, initiée par Jean Messiha, soutien d’Eric Zemmour. La première a récolté 80 000 euros, la deuxième a dépassé dimanche en milieu de journée les 600 000 euros. Mais ces cagnottes sont-elles légales ? Il y a deux ans, la cagnotte de soutien à un gilet jaune condamné avait été annulée par la justice. Lire notre décryptage.

Le chancelier allemand Olaf Scholz se dit «préoccupé» par les émeutes en France. Après l’annulation de la visite d’Etat prévue en Allemagne du président Emmanuel Macron, le chancelier allemand s’est dit «préoccupé» ce dimanche par la poursuite des émeutes urbaines en France. «Nous observons bien sûr avec préoccupation» ce qui se déroule en France, «et j’espère beaucoup, je suis totalement persuadé, que le chef de l’Etat français trouvera les moyens de faire en sorte que la situation s’améliore rapidement», a déclaré Olaf Scholz dans une interview à la chaîne de télévision publique ARD. Vendredi déjà, l’Allemagne observait «avec une certaine inquiétude ce qui se passe en France», avait déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit.