Le mystère se dissipe peu à peu à Châteauvilain. Un adolescent de 15 ans, a «avoué le meurtre de ses parents» dimanche, selon le parquet. Et ce lundi 4 décembre, il a été «mis en examen pour assassinats» a indiqué le parquet de Grenoble. Disparu depuis la découverte des corps calcinés de ses parents portant des traces de blessures par balles dans une maison incendiée de ce village de l’Isère, l’adolescent avait été interpellé samedi à Montpellier (Hérault) et placé en garde à vue.
«Comme il l’avait fait devant les gendarmes, [Valentin] a à nouveau reconnu les faits devant la juge [d’instruction], y compris la préméditation de son geste. Il vient d’être placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention», a indiqué dans la foulée de sa mise en examen le procureur de la République Eric Vaillant dans un communiqué.
«Je confirme que le jeune Valentin a avoué aux gendarmes être l’auteur du meurtre de ses parents», a fait savoir le procureur de la République Eric Vaillant, dans un communiqué publié ce dimanche matin. Depuis le sinistre survenu dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 novembre dans une grange et une maison attenante dans ce village d’environ 800 habitants, les forces de l’ordre cherchent à répondre à de multiples interrogations. Le fils de 15 ans était jusqu’alors introuvable.
Un appel à témoins lancé jeudi soir par les gendarmes suggérait qu’il pouvait «se trouver dans le secteur de Saint-Vallier/Saint-Uze ou dans le Nord Isère». Bien loin de la préfecture héraultaise, donc.
Selon France Bleu, le véhicule du couple, qui avait également disparu, a été retrouvé accidenté dans la Drôme, «à une quarantaine de kilomètres du lieu de l’incendie».
Retrouver l’adolescent était la priorité des autorités dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet de Bourgoin-Jallieu – qui s’est dessaisi vendredi au profit de celui de Grenoble – pour «assassinat», ses parents portant «des plaies par arme à feu au niveau du crâne et pour l’un au thorax», selon Nathalie Hermitte, procureure de la République de Bourgoin-Jallieu. RTL, qui a contacté une amie de la famille, révèle que le jeune homme «souffre d’une forme grave de la maladie de Lyme» et est «déscolarisé».
Un frère et deux demi-sœurs
Avant le drame, ils étaient trois à occuper la maison familiale. Un autre fils du couple, plus âgé, est étudiant à Lyon, selon RTL. Il n’était donc pas au domicile lors des faits et est «sauf», ainsi que ses deux demi-sœurs majeures qui n’habitent pas la région, a fait savoir la procureure de Bourgoin-Jallieu. Daniel Gaude, le maire de Châteauvilain, a raconté que la famille était installée dans le village depuis une quinzaine d’années, avait rénové une ancienne ferme et était «très bien intégrée». Le père, ingénieur, avait été conseiller municipal dans son équipe lors de son précédent mandat en charge de la cantine-garderie. «Pour moi, c’est incompréhensible. […] Je les connaissais bien, je ne peux en dire que du bien.»
Vendredi 1er décembre, le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, qui a récupéré l’affaire, a affirmé qu’une information judiciaire a été ouverte par son parquet «pour assassinats» et «destruction par incendie». «Des expertises» sont par ailleurs «toujours en cours pour en acquérir la certitude, mais les deux corps retrouvés dans l’incendie sont vraisemblablement ceux des parents».
Mise à jour ce samedi 2 décembre à 13h25, avec l’ajout de l’interpellation du fils de 15 ans à Montpellier.
Mise à jour dimanche 3 décembre à 10h20 avec les aveux de l’adolescent.
Mise à jour lundi 4 décembre à 19h45 : avec la mise en examen du fils cadet.